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Optimiser l’ergonomie des postes de travail pour améliorer la QVT de vos collaborateurs en situation de télétravail

Qualité de vie au travail | 18 décembre 2020
Optimiser l’ergonomie des postes de travail pour améliorer la QVT de vos collaborateurs en situation de télétravail

Depuis le printemps 2020, une grande partie des entreprises ont prouvé qu’elles étaient capables, quand leur activité le leur permettait, de continuer à fonctionner à distance. Elles ont su adapter leur organisation et challenger leurs modes de réalisation du travail. Elles ont aussi souvent consulté leurs collaborateurs sur leurs conditions de télétravail et les ont améliorées sur le plan matériel lorsque c’était nécessaire. Pour autant, les collaborateurs en situation de télétravail travaillent-ils aujourd’hui à domicile dans des conditions optimales notamment en termes d’ergonomie ? Conseils, bonnes pratiques, points de vigilance, on fait le point avec Cédric Romanet, conseiller en aménagement de postes de travail ergonomiques chez Azergo, formateur chez Azergo Training et vacataire en ergonomie du travail à l’Université Savoie Mont Blanc. 

Crédit photo : Azergo 2020 

Au début du premier confinement, le réflexe des entreprises a été de s’organiser pour fonctionner en télétravail. S’agissant de l’équipement des collaborateurs, comment cela s’est-il passé ?

Cédric Romanet : Tout s’est fait un peu à la hâte, et souvent cela n’a pas été simple. Les personnes qui étaient équipées d’ordinateurs portables, parce qu’elles étaient amenées à télétravailler ou à être en déplacement, avaient le matériel informatique à disposition. D’autres ont dû gérer les soucis d’accès pour venir chercher le matériel. Dans certaines grandes entreprises, il n’avait jamais été prévu de sortir des locaux le matériel informatique inventorié. Ainsi, la plupart du temps, les salariés et/ou agents se sont retrouvés avec leur seul ordinateur portable, à la maison, dans un contexte qui n’était pas fait pour travailler.

Pour une majorité d’entre eux, les enfants étaient présents au domicile, avec tout ce que cela a pu impliquer en termes d’isolement au bruit, d’organisation, de stress… Toutes ces personnes n’avaient tout simplement pas de postes de travail dédiés. Elles travaillaient le plus souvent sur la table basse du salon, directement sur le PC portable, dans des postures contraignantes. Rapidement, des problématiques lombaires et cervicales ont émergé. À la sortie du premier confinement, les employeurs n’ont pu que constater les répercussions de ces mauvaises postures sur la santé physique de leurs collaborateurs. 

Le télétravail s’est finalement installé dans la durée. Des actions ont-elles finalement été mises en place par les entreprises pour améliorer l’ergonomie ?

C.R : Face au constat de la première phase de confinement, une partie des entreprises ont mis en place des mesures « préventives » et continuent actuellement à réaliser des actions en ce sens. Les employeurs investissent dans des solutions ergonomiques telles que les sièges de bureau et les solutions accessoires pour rendre l’ergonomie du télétravail plus respectueuse de la santé des hommes. Nous sommes également consultés pour former les salariés et les agents aux postures à adopter en télétravail. Globalement, on assiste à une prise de conscience de l’intérêt d’un poste de travail adapté à chaque utilisateur. 

En France, et jusqu’alors, contrairement aux Pays scandinaves, nous n’avions pas pleinement cette culture d’aménagement des postes de travail pour des collaborateurs sans pathologie déclarée. Aujourd’hui, davantage d’entreprises nous consultent pour aménager les postes de travail plus systématiquement. Le télétravail a finalement permis de démontrer l’intérêt d’un poste de travail adapté afin de permettre une meilleure santé et une meilleure efficience de chaque salarié. 

Quels sont les bénéfices constatés par les entreprises qui prennent en compte l’ergonomie pour leurs salariés en situation de télétravail ?

C.R : L’expérience montre qu’un poste de travail ergonomique, plus fonctionnel, moins traumatisant pour le corps, est source d’une meilleure productivité. Les collaborateurs sont performants plus durablement. Ils ressentent moins de fatigue. Ils sont moins sujets aux troubles musculosquelettiques (TMS).

Lorsqu’elles aménagent les postes de travail, les entreprises déplorent moins d’arrêts de travail et constatent une baisse du taux d’absentéisme lié aux TMS. Or, on sait que les TMS représentent à peu près 20 % de l’absentéisme global en France. L’absentéisme au global, pèse 800 milliards d’euros de perte pour l’État, et indirectement des pertes considérables pour les employeurs. L’autre effet constaté, c’est que les salariés qui se sentent mieux physiquement, notamment parce que l’ergonomie de leur poste de télétravail est confortable, et se sentent aussi mieux psychologiquement.

D’ailleurs, on voit également apparaître depuis le début de la crise, des risques psychosociaux (RPS) liés à l’isolement des collaborateurs. Ces RPS engendrent du stress, qui stimule les nerfs. Les nerfs stimulent des muscles et des tendons. Et tout cela engendre encore une fois des TMS. Il est donc essentiel pour les employeurs d’avoir conscience de ces RPS et de les traiter à juste titre en prévention des TMS. L’ergonomie du poste de télétravail y contribue.

Dans quelle mesure l’isolement au bruit et le confort visuel participent-ils au confort de travail ?

C.R : Il y a les bruits environnants classiques, comme les bruits de la rue, des travaux à l’étage, qui ne sont pas tellement plus présents en télétravail qu’en entreprise. En revanche, les bruits de la maison (les enfants qui jouent, le conjoint qui travaille dans la pièce d’à côté et qui est en communication téléphonique ou en visioconférence…), eux, peuvent générer du stress, notamment quand quelqu’un est au téléphone. Des solutions de casques avec réduction de bruit d’ambiance existent et permettent de réduire de 30 décibels le bruit que l’on perçoit. Par ailleurs, des microphones spécifiques permettent que notre interlocuteur ne perçoive pas le bruit qui nous entoure.

C’est une solution efficace et assez simple à mettre en place. L’aspect visuel, lui, est malheureusement assez peu pris en compte par les employeurs. Or, un collaborateur qui voit mal son écran aura tendance à se pencher vers l’avant, donc à fléchir le buste et relever la tête, et à voir rapidement apparaître des douleurs lombaires et des douleurs cervicales. Lorsqu’on installe un espace de travail à domicile, il faut donc, pour avoir un meilleur confort et se préserver, faire attention à l’éblouissement de la lumière extérieure, aux reflets dans les écrans. Idéalement, si l’on travaille sur plusieurs écrans simultanément, ces écrans doivent être strictement identiques (de même taille, de même marque, de même contraste, de même luminosité) afin de limiter la fatigue visuelle, puis cervicale en conséquence. 


À propos d’AZERGO

Azergo est le leader français de l’import et la distribution de solutions d’aménagement de postes de travail ergonomiques. En activité depuis 2007, cette entreprise est spécialisée dans les équipements de très haute qualité et offre à ses clients un accompagnement personnalisé (conseil, essais de matériel, etc.) opéré par une équipe dédiée de consultants en ergonomie.

Animée par la volonté de proposer des solutions permettant à l’homme de ne plus subir les contraintes liées à son outil de travail, Azergo s’engage au quotidien auprès des entreprises pour leur permettre de diminuer leurs arrêts de travail, de maintenir dans l’emploi les travailleurs handicapés et d’augmenter la productivité.


Quel est l’équipement de base que vous préconiseriez en télétravail pour améliorer l’ergonomie ?

C.R : Je dirais que cela commence par un espace dédié pour implanter un bureau et un siège. Chez Azergo, nous recommandons un minimum d’1,20 m de longueur de bureau et 1,80 m de profondeur pour l’ensemble bureau et siège.

Ensuite, autant que possible, il faut travailler sur un plan de travail qui n’est pas une table de cuisine, une table de salon. Ces tables ont parfois des renforts sous le plan de travail qui peuvent empêcher un réglage idéal du siège. On doit ensuite pouvoir disposer sur ce plan un écran à bonne distance (longueur de bras environ) et à bonne hauteur pour favoriser une posture droite et naturelle : le haut de l’écran doit être à hauteur des yeux lorsque l’on ne porte pas de verres progressifs. C’est la même ergonomie à conserver en télétravail que celle préconisée au bureau.

Pour être plus générique, nous ne devons jamais avoir besoin de lever les yeux ou la tête pour regarder la partie la plus haute de notre écran. Si on travaille sur un ordinateur portable, on utilise un support pour PC portable. Éventuellement on ajoute un support de documents entre le clavier et l’écran pour les documents papiers. Cela permet de limiter les mouvements de tête.

Il faut aussi un clavier (le plus près possible de soi pour être calé dans son siège) et une souris au plus près du clavier pour limiter les rotations de l’épaule vers l’extérieur et les contraintes induites sur les lombaires. Le clavier et la souris doivent représenter, ensemble, l’équivalent de la largeur des épaules du collaborateur. Le clavier compact est souvent une bonne option afin de limiter les contraintes sur l’épaule droite en particulier. Enfin, il faut avoir un siège ajustable en hauteur, si possible avec une assise inclinable vers l’avant, un dossier galbé, et des accoudoirs réglables en 3 ou 4 directions.

Idéalement, jusqu’où faut-il aller ?

C.R : Quand on parle d’aménagement de poste de travail informatique, on pense systématiquement au siège ergonomique. Ce qui nous laisserait penser que la posture assise serait la posture de travail à privilégier … Rappelons-nous la théorie de l’évolution de l’Homme ! Notre squelette a évolué pour nous permettre de marcher, de courir, de chasser… tout simplement de bouger !!! Dans quelle position ? Debout !! Alors pourquoi passer 80 % de notre journée assis ?!

Partant de ce constat simple, nous devons passer davantage de temps dans la posture pour laquelle notre corps est constitué, la posture debout. Pour permettre cela, la solution la plus efficiente est le bureau ajustable en hauteur électriquement. Il va permettre l’alternance des postures assis et debout afin de permettre davantage de mouvement, et un meilleur respect des courbures anatomiques.

Il permet alors de soulager et de prévenir les douleurs lombaires et cervicales souvent conséquence de la posture assise prolongée. La posture debout, de surcroît statique et prolongée, est coûteuse et engendre de la fatigue musculaire. C’est pour cela qu’il est nécessaire d’alterner néanmoins de manière régulière la posture debout et la posture assise. Il est conseillé de passer 20 min environ par heure en posture debout. Toutefois, ce temps est variable et personnel en fonction des sensations et des besoins propres à chaque individu.   

En somme, pour soigner l’ergonomie de votre poste de télétravail, il faut :

1/ Un espace dédié

2/ Un plan de travail de 1.20 m x 0.80 m. L’idéal étant un plan de travail ajustable en hauteur

3/ Des écrans identiques ajustés en hauteur et positionnés à bout de bras

4/ Les documents papier entre le clavier et les écrans

5/ Un clavier compact 

6/ Une souris verticale dans l’idéale une souris centrale de type rollermouse

7/ Un siège adapté : au minimum, assise inclinable vers l’avant et ajustable en hauteur, soutien lombaire, accoudoirs 3D ou 4D. 

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