Crise sanitaire oblige, les entreprises qui avaient déjà mis le télétravail en place quelques jours par semaine, comme celles qui freinaient des quatre fers, ont toutes trouvé en lui une manière viable d’assurer la continuité de l’activité pendant les confinements, et en dehors. Elles ont eu le temps d’en apprécier les bons et les mauvais côtés, et finalement de statuer sur la pérennisation ou l’élargissement ou non de ce mode de travail en regard de sa productivité

S’il est important de rester en alerte, entre autres face au sentiment d’isolement des salariés et à la préservation de l’équilibre vie personnelle et vie professionnelle, il est désormais évident que le télétravail présente un certain nombre d’avantages pour l’entreprise et pour ses collaborateurs. Parmi eux, le fait qu’on est plus efficace en télétravail. Si l’on se réfère au rapport 2019 de l’Observatoire du télétravail, des conditions de travail et de l’ergostressie (Obergo), 86 % des salariés voient le télétravail comme une source d’amélioration de leur productivité.

Si le cadre s’y prête, une meilleure concentration et une meilleure productivité en télétravail

Lorsqu’on a l’habitude des open spaces, on sait combien il peut être compliqué parfois de se concentrer. Il y a le bruit d’abord, qui fatigue et déconcentre. Il y a aussi les aléas de la vie de bureau : un collègue qui a une question, la proposition d’une réunion improvisée… Régulièrement, les collaborateurs doivent ainsi retrouver l’élan pour se plonger à nouveau dans le dossier en cours. Le télétravail à domicile permet de remédier à cela. Si le logement des collaborateurs est calme, s’il comprend une pièce dédiée au travail, il est logiquement plus simple de rester concentré de bout en bout sur une tâche.

Des horaires qui s’adaptent aux besoins individuels : un plus pour la productivité en télétravail

Selon une étude Opinionway publiée en 2019, 81% des salariés français souhaitent par ailleurs avoir des horaires plus souples. S’affranchir des horaires d’ouverture du bureau est, de fait, une possibilité qu’ont les collaborateurs en télétravail. Ils peuvent aménager leurs plages de travail pour mieux respecter leurs besoins personnels et ainsi gagner en efficacité.

Un salarié qui est clairement du matin pourra abattre la plus grande partie de son travail dès 7 heures et le terminer à 17 heures. Inversement, un collaborateur qui ressent toute la mesure de ses capacités plus tard dans la journée, pourra démarrer à 10 heures et finir à 20 heures. Chacun aura finalement optimisé sa productivité grâce au télétravail. Évidemment cela n’est possible qu’à partir du moment où ce décalage ne retarde ou ne pénalise pas le fonctionnement d’une équipe, ni la relation avec des clients.

Le stress des trajets domicile-travail en moins

Une étude de chercheurs de la Harvard Business School et de la New York University réalisée sur une durée de 16 semaines, dont une période de confinement, a quant à elle montré que les salariés en télétravail consacrent en moyenne 48,5 minutes de plus par jour à leur travail. Si ce chiffre incite à la vigilance et pose la question du droit à la déconnexion, on ne peut le décorréler de la suppression du temps de trajet domicile travail. Celle-ci fait gagner du temps aux collaborateurs. Elle leur permet surtout de gagner en sérénité. Éviter les bouchons ou les transports en commun aux heures de pointe évite de démarrer la journée avec une dose de stress et de fatigue non négligeables, et de la terminer de la même manière.

Un temps en réunion rationalisé

Le télétravail a enfin un impact sur le temps de réunions et donc très directement sur la productivité. L’étude de la Harvard Business School et de la New York University a démontré que le temps passé en réunion baisse en moyenne de 20 % en télétravail. Les retours d’expérience récents sur la question ont mis au jour la fatigue induite par les visioconférences et la tendance qui est actuellement à l’organisation de réunions plus courtes, davantage préparées en amont, ce qui augmente leur efficacité.