3QA – Fabienne Broucaret, fondatrice du site My Happy Job
Journaliste, indépendante ou salariée, Fabienne a toujours aimé mener plusieurs projets de front. Ses thèmes de prédilection ? La psychologie, le développement durable, les sujets de société… Bref, tout ce qui bouge. La quête de sens généralisée de ces dernières années l’a amenée à se questionner sur sa propre pratique. C’est en mars 2017 qu’elle quitte son dernier poste et se lance le défi de créer un média spécialisé pour le grand public : My Happy Job. Un blog qui partage quotidiennement des solutions pour être bien dans son travail. À suivre de près !
Quelle est selon vous la définition d’un « Happy Job » ?
Pour définir un « Happy Job », c’est-à-dire un job dans lequel on se sente bien, il est nécessaire de se poser la question du sens. On peut faire le même métier de différentes manières. L’idée est de trouver un travail, ou de trouver dans son travail, ce qui fait sens pour soi. Une fonction dans laquelle on se sente à la fois utile et à sa place.
Cet équilibre passe selon moi par la relation aux autres. La qualité des personnes qui se trouvent autour de soi est essentielle.
Ensuite, cela implique de la flexibilité en termes de temps et de lieu de travail, et donc de casser les modèles actuels pour repenser la question du travail. Comment concilier vie pro et vie perso ? Travailler en coworking ? En télétravail ? Rappelons-nous que le burn-out concerne autant les salariés que les indépendants et remettons le travail à sa juste place !
Comment en est-on arrivés à cette ère du mal-être au travail ?
Pour commencer, nos rythmes de vie sont devenus fous. Nous sommes dans une course permanente, qui, si on ne fait pas attention à soi, prend le dessus et nous épuise.
Cela tient aussi aux relations avec le management, qui se sont dégradées, que l’on remet en cause… et pour cause ! Heureusement, les jeunes générations brisent les codes. Ils ont vu leurs parents licenciés, au chômage, et tout cela leur fait appréhender la relation au travail de façon différente. Ils sont dans une idée de « prévenir » plutôt que guérir, et se posent des questions avant d’être au plus mal. C’est encourageant !
Que proposez-vous pour se sentir mieux au travail ?
Pour moi, il s’agit d’entamer un vrai travail personnel, car même si l’entreprise peut beaucoup elle n’est pas responsable de tout.
Voici quelques idées que j’apprécie mettre en œuvre et conseiller :
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Faire la liste de ce que j’aime dans mon travail. Qu’est ce que je ne veux plus ? Qu’est ce que je veux améliorer ?
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Oser demander. Si j’ai beaucoup de temps de transport pour me rendre sur mon lieu de travail, peut-être que le télétravail est possible (de plus en plus d’accords se mettent en place pour favoriser le télétravail).
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Que faire pour m’apaiser ? Que fais-je de mes soirées ? Est-ce que je déconnecte ? Si non, il serait bon de mettre en place des sas de décompression.
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Même si je ne change pas de métier, qu’ai-je envie d’apprendre ? Désormais, beaucoup de solutions existent pour s’enrichir et évoluer, par exemple avec les MOOC et grâce à la formation professionnelle.
L’idée est de s’ouvrir et d’expérimenter, de se poser la question pour soi. Gardons en tête que nous aurons de plus en plus de métiers différents dans l’avenir.
Est-on obligé d’être heureux au travail ?
Cela dépend des gens en effet. Certains sont épanouis grâce à leur travail car il leur permet d’avoir la vie qu’ils souhaitent à côté et d’exercer leurs passions en dehors du travail. Si on trouve une vraie satisfaction dans la vie, la travail reste aussi secondaire.
La situation devient pesante lorsqu’on est frustré, qu’on râle en pensant que notre vie actuelle est une fatalité. Ces personnes là peuvent se poser la question du changement.
Découvrez son blog My Happy Job.