Avec le retour au bureau et l’allègement du télétravail, le rôle à jouer pour les élus de CSE sera clé
Si le retour au bureau, dans les murs de l’entreprise, est simple pour une partie des collaborateurs, il l’est moins pour d’autres. Alors quel rôle à jouer pour le CSE ? Entre les craintes liées à la santé (qui sont toujours présentes), le fait d’avoir parfois vécu des mois difficiles, les ressentis face aux modes de travail qui évoluent, comment celui-ci peut-il engager les salariés à faire appel à lui, et comment accompagner ceux qui en ont besoin ?
Retour au bureau : le CSE peut jouer un rôle de soutien aux collaborateurs en difficulté
Un baromètre, réalisé par OpinionWay pour le cabinet Empreinte humaine, révélait fin mai que 44 % des salariés français sont dans un état de détresse psychologique et que 2 000 000 de salariés sont en burn-out sévère. Le risque sanitaire a pu laisser des traces chez certains.
Il est toujours plus ou moins facile à gérer pour l’ensemble des collaborateurs. Les difficultés psychologiques liées à l’isolement, ou au fait d’avoir été touché par la Covid-19 (soi-même ou un proche) peuvent perdurer longtemps. Les difficultés matérielles enfin ont pu impacter certains et avoir toujours des conséquences aujourd’hui. À l’heure du retour au bureau plus régulier, le CSE a plus de latitude pour identifier les collaborateurs en difficulté, et les orienter vers une aide extérieure : médecine du travail, plateformes de soutien psychologique, assistantes sociales…
Que ce soit par le biais de discussions informelles, par des mailings engageant les collaborateurs qui le souhaitent à prendre rendez-vous avec un élu, par des réunions d’information, les moyens ne manquent pas pour engager les collaborateurs à faire appel au CSE.
Sonder les collaborateurs pour identifier les attentes collectives et individuelles
Les lignes ont bougé depuis le début de la crise sanitaire. Une partie des collaborateurs n’appréhende plus le travail de la même manière qu’avant. Ils ont un besoin d’autonomie plus marqué (même en présentiel), un besoin d’être évalué sur la réussite d’une mission plutôt que sur le respect des horaires ou la présence à certaines réunions par exemple, un besoin aussi de se nourrir des relations avec leurs collègues.
Tout cela a été mis en lumière durant la crise sanitaire et ne devrait pas disparaître après elle. En prenant le pouls, général et au cas par cas, des collaborateurs, le rôle du CSE peut être d’isoler les nouveaux enjeux des modes de travail et du retour au bureau, de travailler sur un certain nombre de demandes avec les collaborateurs, puis avec la direction.
Négocier les futures conditions de télétravail
Avec un télétravail qui est amené à se pérenniser, les conditions de ce dernier doivent être négociées et encadrées, idéalement dans le cadre d’un accord de télétravail. Cela pour garantir de bonnes conditions de télétravail pour chacun, assurer l’équité entre tous les collaborateurs de l’entreprise, mais aussi pour anticiper le fait que d’autres événements pourraient à nouveau amener à des périodes (courtes ou longues) de 100 % télétravail.
Qu’il s’agisse du matériel mis à disposition par l’entreprise pour télétravailler dans de bonnes conditions, du nombre de jours télétravaillables possibles, ou d’indemnités liées au télétravail, les points à évoquer avec la direction sont nombreux. L’expérience et les retours d’expérience des collaborateurs aidant, les arguments ne devraient pas manquer aux élus de CSE pour négocier les futures conditions de télétravail.
Redonner l’impulsion
Le CSE est une instance qui peut, par ses attributions, contribuer au retour à une certaine normalité. Si son rôle inclut un grand nombre de sujets liés à la Covid-19 (accompagnement des collaborateurs, conditions de télétravail, négociations éventuelles de PSE…), et que le retour au bureau peut être l’occasion d’emmener les collaborateurs avec lui de manière plus fluide, ce dernier peut aussi permettre d’élargir le champ des sujets de discussion. En remettant en avant les activités sociales et culturelles, en évoquant le potentiel futur déménagement avec les collaborateurs ou d’autres sujets pratico-pratiques, entre autres, les élus peuvent faire partie de ceux qui décentraliseront les sujets de préoccupations.