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CSE : comment gérer un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) en période de télétravail

Les missions du CE / CSE | 18 juin 2021
CSE : comment gérer un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) en période de télétravail

Alors que le télétravail est encore massif, que les rencontres dans les bureaux avec les collaborateurs sont rares, voire impossibles, que les réunions se font souvent à distance, comment le CSE peut-il se donner les moyens de jouer pleinement son rôle s’il y a un PSE ? Les explications d’Abdel Benchabbi, fondateur de CE Consultant.

Concrètement, comment se passent les PSE en période de télétravail ?

Par définition, un PSE est synonyme d’incertitudes pour les salariés (y compris ceux qui resteront dans l’entreprise). Avec la crise sanitaire et le télétravail qui en découle, on ajoute une donnée non négligeable : celle de devoir discuter avec la direction de choses difficiles, désagréables à bien des égards, souvent sans se rencontrer physiquement. La dimension humaine, qu’on sait si importante dans le cadre d’un PSE, disparaît. Les non-dits, le langage corporel, les moments en aparté que l’on pouvait avoir quand on était ensemble physiquement ne résistent pas à la visioconférence.

Les discussions, pendant les suspensions de séance notamment, se font par téléphone ou sur WhatsApp. Enfin, pendant ces réunions à distance, on le voit, les gens sont différents. Certains extravertis deviennent moins à l’aise. D’autres se révèlent. Tout cela fait que les cartes sont rebattues. Cela étant dit, les élus ont le devoir d’intégrer qu’on ignore encore combien de temps cette période va durer, et qu’il faut s’adapter. Mieux vaut discuter avec quelqu’un en visio que de ne pas discuter du tout. Et puis rappelons que les ordonnances Macron prévoient que, dans le cadre d’un PSE, la direction ne peut pas imposer une réunion en visioconférence si elle en a déjà organisé trois dans l’année civile. Cela signifie que les élus, dans le cadre d’un PSE, même en télétravail, peuvent imposer des réunions en présentiel. 

Avec des précautions que cela implique

Si l’on use de ce droit, on doit bien sûr respecter les précautions sanitaires en vigueur. On doit aussi respecter le fait que l’épidémie est toujours là, et que certains élus ne viendront pas. Ce que je conseille, c’est de demander une solution qui mixe les deux modes de réunion : une réunion en présentiel et, en parallèle, l’outil de visioconférence pour ceux qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas se déplacer pour des raisons que chacun peut entendre. Si la réunion en présentiel ne peut être demandée car le nombre de trois réunions à distance n’a pas été atteint dans l’année civile, rien n’empêche de se réunir, à quelques-uns, dans une salle pour être ensemble face au DRH qui sera en visio. On n’est pas obligés d’être chacun chez soi.

Ce type de configuration, 100 % à distance ou hybride, implique-t-il une préparation particulière ?

Dans un contexte de télétravail massif, non seulement les réunions ont lieu le plus souvent en visioconférence, y compris pour des sujets lourds comme un PSE, mais en plus, les collaborateurs ne sont pas dans les locaux de l’entreprise. Cela implique de mettre des outils en place pour communiquer avec les salariés, pour les informer, les consulter… Je conseille d’envoyer un simple mail à l’ensemble des collaborateurs pour leur proposer de s’inscrire à une liste de diffusion. Celle-ci permettra par la suite de partager du contenu, de proposer des réunions… Deuxième point : il est important de s’imposer une discipline pour maximiser l’efficacité des réunions. Définir un thème par réunion est une très bonne option : un jour la formation, un jour les indemnités de licenciement, un jour le congé de reclassement… Ainsi, chacun peut travailler efficacement le sujet de chaque réunion en amont, et on identifie mieux les personnes qui seront les plus à même de s’exprimer sur tel ou tel point le jour J.

Comment négocier efficacement dan le cadre d’un PSE lorsqu’on est à distance, en télétravail ?

J’évoquais tout à l’heure la dimension humaine qui fait défaut à distance. Les négociations, et spécifiquement les fameuses négociations « au finish », qui se terminent souvent à minuit (avec toute la dramaturgie que l’on sait et l’importance de la psychologie), n’ont plus rien à voir avec ce qu’on connaît. Le CSE peut demander des aménagements. La négociation sur les indemnités supra légales typiquement, qui a généralement lieu à la fin, peut être prévue au début des négociations. Il faut négocier ce qui est le plus long et le plus compliqué au début. C’est difficile a priori car cela oblige aussi bien la direction que les élus à se dévoiler, mais ça évite de se retrouver dans des impasses.

Y-a-t-il forcément des gagnants et des perdants avec ces nouvelles modalités ?

On pourrait penser que c’est plus dur pour les CSE de revendiquer et d’obtenir des choses de la part de la direction. Mais finalement, c’est aussi compliqué pour les directions. Avec quarante personnes en visioconférence, c’est difficile pour un DRH d’obtenir qu’un élu dise que la proposition n’est pas mal. Les positions se rigidifient dans les deux sens, et c’est compliqué pour tout le monde de bouger ses pions. Autant dire qu’il n’y a pas de grand intérêt à faire de la visioconférence à long terme sur des sujets aussi sensibles qu’un PSE. Pour l’heure, paradoxalement, les CSE peuvent tout de même continuer de jouer leur rôle pleinement.

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