[Mieux TV] Aider les collaborateurs à sortir de la surcharge de travail
On parle souvent des attentes des collaborateurs dans un contexte de travail hybride, c’est-à-dire en partie au bureau et à partie au bureau, et particulièrement de la flexibilité et de l’autonomie. Toutefois il est essentiel de prendre conscience que pour beaucoup d’entre eux, il y a une situation de charge de travail trop importante, de surtravail, qui fait qu’avec toute la flexibilité du monde, on n’arrive pas à absorber cette quantité de travail à produire dans les heures habituelles. Retrouvons Laetitia Vitaud, autrice et conférencière sur le futur du travail dans cette nouvelle chronique Mieux.
Cette surcharge de travail mérite d’être repensée car elle génère beaucoup de fatigue, de burn-out, d’épuisement, d’effacement des frontières entre vie pro et vie personnelle, particulièrement quand on travaille à distance. D’ailleurs la question n’est pas tellement celle de la frontière que de la place : si on donne l’équivalente de 60 heures de travail par semaine, ça prendra forcément toute la place.
Quels facteurs expliquent cette situation de surcharge de travail ?
- Depuis 30 ou 40 ans on a cherché à diminuer les effectifs et à faire gagner en productivité. On a par conséquent perdu en marge de manœuvre, quand un collaborateur est en surplus, ou quand il est absent, les collègues ne peuvent plus prendre le relais. Beaucoup d’équipes sont en tension. En tant que manager, il faut se poser la question : ai-je cette marge de manœuvre pour permettre à mes collaborateurs d’être en vacances sans être angoissé de laisser trop de travail, malades ou même parfois moins productifs certains jours ? Cette marge est encore plus importante que les avantages qu’on peut donner pour être bien au travail, que ce soit au bureau ou à la maison.
- Les sujets de la communication et la façon dont tous nos outils sont en flux continu et qu’on a du mal à gérer, comme un travail de Sisyphe qu’il faut reprendre chaque jour. Les questions à se poser sont les limites, les temps d’envoi : par exemple on pourrait n’envoyer les mails que certains horaires, faire attention à qui on met – ou pas – en copie pour endiguer ce flux de messages.
- Enfin le temps passé en réunion est un dernier facteur : quand vous passez vos journées en visio et que vous devez faire votre travail en dehors des heures de travail, forcément la charge déborde. Quand on est en hybride il faut repenser cette part du synchrone et de l’asynchrone, en fonction des spécificités des équipes.
L’hybride et la flexibilité ne sont pas des concepts magiques qui vont transformer le travail. Le travail hybride nécessite une ingénierie qui va repenser le travail, et notamment la charge qui pèse sur les individus.
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