La crise sanitaire liée à la Covid-19 n’a pas été sans conséquences sur la santé des collaborateurs, loin de là. Après s’être intéressé à la santé des dirigeants, Malakoff Humanis a récemment interrogé plus de 10 000 salariés pour évaluer l’impact de la crise sanitaire sur l’absentéisme en entreprise et les risques psychosociaux. Elle met en évidence, à travers son enquête réalisée avec Harris Interactive, à la fois une hausse importante de l’absentéisme chez les collaborateurs et des répercussions de la crise sanitaire sur leur santé mentale.

Un absentéisme en forte augmentation

Entre janvier et mai, l’absentéisme a augmenté de 30 % – il concernait 10 % des salariés en janvier et 13 % en mai – avec une hausse des arrêts longs (hors Covid-19, 16 % des arrêts contre 12 % l’année dernière). Près d’un collaborateur sur dix a par ailleurs envisagé, les cinq mois concernés, d’avoir recours à un arrêt maladie dans les prochains mois.

Des chiffres qui donnent une première idée, confirmée dans la suite de l’étude. Sur la même période en effet, les arrêts liés à la Covid-19 ont, sans surprise, été les plus nombreux– ils représentent 46 % des arrêts maladie (cas de Covid et arrêts dérogatoires réunis). Arrivent ensuite les accidents et traumatismes qui représentent 21 % des arrêts, les troubles psychologiques qui en représentent 19 %, puis, dans les mêmes proportions (12 % chacun), les maladies graves et les troubles musculosquelettiques.

Le nombre d’arrêts, par mois et par collaborateur arrêté, est passé de 1,7 à 2,2 en moyenne, et, fait intéressant, on peut voir à travers l’enquête que la proportion d’arrêts de travail est plus grande chez les managers que chez les non-managers (17 % vs 11 % pour les non-managers).

Enfin, les arrêts maladie pour causes personnelles ont diminué de 10 % entre janvier et mai, alors que les arrêts pour motifs professionnels ont augmenté passant de 24 % en janvier à 29 % en mai.

La santé mentale au centre des attentions

La crise sanitaire liée à la Covid-19, les confinements, le télétravail contraint ont mis à mal la santé mentale des collaborateurs. Cela dans des proportions préoccupantes.

Alors que 65 % des collaborateurs déclarent se sentir en bonne santé, près de 10 % évaluent négativement leur santé mentale et 41 % déclarent que la crise a eu un effet négatif sur cette dernière. Un sentiment plus prégnant chez les femmes, chez qui ce chiffre passe à 47 %. Les personnes ayant connu l’isolement social, des problèmes financiers, un deuil, une situation compliquée sur le plan familial ou du logement, se sentent également plus affectés par la crise.

Finalement 35 % ont souffert d’isolement et 29 % de stress à cause de la crise. Et alors que 82 % des collaborateurs déclarent être satisfaits de leur travail, 35 % d’entre eux disent être stressés, et 24 % se sentent à bout de forces.

En parallèle, 43 % des personnes interrogées pensent que les entreprises ne prennent pas suffisamment en compte la souffrance psychologique que peuvent connaître certains salariés. Autant dire que l’un des enjeux majeurs, dans les mois et les années à venir, pourrait définitivement être, pour l’ensemble des entreprises, la santé et le bien-être des collaborateurs.