Conseils pour une pause déjeuner responsable, compatible avec votre démarche RSE
La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est un enjeu de premier plan pour toutes les organisations, qu’il est essentiel de considérer à chaque étape de notre quotidien professionnel. La pause déjeuner, moment incontournable de la journée, peut devenir un levier pour les entreprises soucieuses de leur impact social et environnemental.
Des ateliers pour éveiller les consciences
Sensibiliser les collaborateurs et collaboratrices aux enjeux de l’alimentation durable mais aussi aux enjeux du gaspillage alimentaire, est un levier puissant pour faire évoluer les mentalités.
En proposant des ateliers et des formations sur ces thématiques, vous initiez des moments d’échange et de prise de conscience. Surtout, vous vous assurez de susciter l’engagement des équipes et d’asseoir les bonnes pratiques.
Ces ateliers peuvent prendre des formes diverses : interventions d’experts, projections de documentaires, débats participatifs, jeux pédagogiques, cours de cuisine antigaspi… L’objectif étant de rendre l’information accessible et ludique, pour inciter les collaborateurs et collaboratrices à devenir acteurs du changement, chez eux comme au bureau.
Proposer des produits locaux et de saison dans votre offre de restauration
Pour proposer une pause déjeuner compatible avec les objectifs RSE de votre organisation, vous pouvez tout d’abord faire le choix de produits locaux et de saison dans votre offre de restauration. Ce geste fort a deux vertus principales :
- réduire l’empreinte carbone liée au transport des aliments que vos collaborateurs et collaboratrices consomment durant leur pause méridienne ;
- soutenir les agriculteurs et les producteurs de votre région, en leur assurant des ventes régulières.
Lors du choix d’un prestataire pour la restauration d’entreprise ou la livraison de repas, assurez-vous qu’il s’engage à n’utiliser que ce type de produits. Vous ferez ainsi le choix du respect de l’environnement et de la valorisation du tissu économique de proximité.
Les produits locaux et de saison, cueillis à maturité et qui ne subissent pas de longs transports sont, en outre, souvent plus frais et d’une qualité gustative supérieure. Proposer une alimentation savoureuse et responsable, voilà qui est un argument de poids pour séduire vos collaborateurs et collaboratrices.
Pour une pause déjeuner RSE compatible, cap sur les options végétariennes et véganes
Proposer des alternatives végétariennes et véganes est une demande de plus en plus forte des collaborateurs et collaboratrices lorsqu’on les interroge sur l’offre de restauration au travail.
Ces options permettent, de fait, de réduire significativement l’impact environnemental lié à la consommation de produits animaux – Tous les scénarios réalisés par l’ADEME dans le cadre de Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat évoquent la réduction de la consommation de viande.
Pour proposer des pauses déjeuner durables, et séduire le plus grand nombre, il est désormais important de proposer des repas végétariens et végans gourmands et variés. Pour susciter l’adhésion et la curiosité, vous pouvez, aussi sensibiliser vos collaborateurs (ceux qui ne le sont pas encore) aux bénéfices d’une alimentation plus végétale, tant pour leur santé que pour l’environnement. Cela peut se faire avec la mise en place d’ateliers de découverte des protéines végétales, de dégustations, des défis culinaires…
Les contenants réutilisables : imparables pour allier pause déjeuner et écoresponsabilité
Les emballages jetables, très souvent utilisés pour transporter les repas, sont un fléau pour l’environnement.
Pour agir sur ce point, encouragez vos équipes à opter pour des contenants réutilisables pour leur pause de midi. Cette démarche diminue les déchets produits pendant le déjeuner. Vous pouvez éventuellement en mettre à disposition dans l’espace de restauration. Ils seront empruntés au moment de l’aller-retour chez le traiteur ou à la boulangerie.
La mise à disposition de vaisselle et de couverts réutilisables, mais aussi de serviettes en tissu, permet également d’aider à bannir le carton, le papier, et le plastique à usage unique. Une démarche qui contribue à réduire les déchets et la pollution.
Éviter d’utiliser des bouteilles en plastique est également un impératif. Pour y parvenir, rien de tel que d’installer des fontaines à eau et de distribuer des gourdes réutilisables aux collaborateurs. Il est important, alors, de choisir des fontaines à eau de qualité, régulièrement entretenues et équipées de filtres pour garantir une eau saine et savoureuse.
Enfin, et parce que tout compte lorsqu’on parle de RSE, il est possible, dans votre offre de restauration, d’opter pour un prestataire qui propose des cartes écoresponsables, fabriquées à partir d’un matériau biosourcé.
Réduire et valoriser les déchets alimentaires générés lors de la pause déjeuner
En plus des déchets liés aux emballages et à la vaisselle jetable, il y a évidemment les déchets alimentaires. En France, chaque année, 20% de la nourriture produite finit à la poubelle.
En ajustant les quantités et les portions, et en sensibilisant les collaborateurs et les collaboratrices, on peut réduire ces déchets. On peut par la même occasion, réaliser des économies importantes qui, nous le verrons plus bas, viendront compenser le coût d’une alimentation plus écologique.
Il est aussi possible de valoriser les restes alimentaires. Transformer ces derniers en compost est un acte simple qui peut contribuer à diminuer l’impact écologique de votre organisation. En mettant en place un système de compost dans votre entreprise, les restes du déjeuner des collaborateurs et des collaboratrices nourriront bientôt les jardins. Pour cela, il vous suffira de vous associer à une organisation locale ou une ferme (une ferme urbaine si vous êtes en ville). Cette démarche renforcera, en prime, les liens avec la région en soutenant des initiatives positives.
Attention cependant, au moment de mettre en place un compost dans l’entreprise, il faudra prévoir de former les collaborateurs et collaboratrices et de les impliquer dans la gestion du système (connaissance des déchets qu’il est possible de composter, mélange des déchets, aération des matières, surveillance de l’humidité du compost…).
Un surcoût limité pour des bénéfices environnementaux majeurs
Et si l’on tordait le cou à une idée reçue ? Non, proposer une alimentation plus écologique dans la restauration collective n’engendre pas nécessairement un surcoût important.
Une étude de l’ADEME en lien avec la restauration scolaire a mis au jour le coût supplémentaire lié à la mise en œuvre de la loi EGAlim – La loi EGAlim demande au moins 50 % de produits durables ou de qualité dans les approvisionnements en denrées alimentaires, dont au moins 20 % de bio, ainsi que la mise en place d’un repas végétarien hebdomadaire et une réduction de 20 % du gaspillage alimentaire. Ce surcoût est évalué à 3 % pour les cantines. Et si la réduction du gaspillage alimentaire passe à 50 %, il n’est plus que de 1,3 %.
Cela pour des bénéfices environnementaux immenses : réduction des émissions de gaz à effet de serre, préservation des ressources en eau, diminution de l’utilisation de pesticides…
Les obligations de l’employeur en matière de RSE
Au-delà des initiatives volontaires, les entreprises ont des obligations légales en matière de RSE. La loi PACTE de 2019 a renforcé ces exigences, en les incitant notamment à prendre en compte les enjeux sociaux et environnementaux dans leur activité, et en les invitant à formaliser leur démarche RSE.
Les pauses déjeuner n’échappent pas à cette responsabilité. Il est donc crucial de s’emparer du sujet et de mettre en place des actions concrètes pour proposer une restauration plus durable et responsable.
Il est également important de dialoguer avec les parties prenantes de l’entreprise, notamment les collaborateurs et collaboratrices, et les syndicats, pour co-construire une stratégie de restauration durable qui réponde aux attentes de tous.
Évidemment, l’implication de tous est primordiale. Les dirigeants et les managers joueront un rôle de premier plan pour faire de la pause déjeuner un moment de convivialité mais aussi d’engagement. En plus de la mise en place des actions que nous venons d’évoquer, ils sont enfin attendus sur le terrain de la communication. Car en interne comme à l’externe, toutes ces pratiques gagneront à être partagées et expliquées pour être suivies le plus largement possible.
Check-list : 10 actions pour une pause déjeuner responsable
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