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La RSE, composante imparable des achats de l’entreprise

Le cahier du dirigeant | 27 septembre 2023
La RSE, composante imparable des achats de l’entreprise

Demande de transparence de la part des consommateurs, réglementation qui se durcit, et acteurs de l’entreprise de plus en plus concernés : impossible de ne pas faire bouger les lignes en matière de RSE. Les services achats sont aux premières loges pour cela. Les explications de Jean-Baptiste Ceaux, directeur des opérations chez Sourcemap.

Quelle place occupe aujourd’hui la RSE dans les achats des entreprises ?

Les organisations se rendent compte que la RSE, qui a longtemps été vue comme quelque chose de spécifique au département RSE, doit être présente à chaque niveau de l’entreprise.

Elle est donc naturellement devenue un enjeu à 100 % pour les services achats. Ces derniers, à côté des objectifs de marge, répondent aujourd’hui à des objectifs de valeur. Ils ont pour mission de bien acheter, même si cela signifie acheter plus cher.

Donnée intéressante : à l’occasion d’une réunion du club des achats à laquelle j’ai assisté, il a été expliqué que 80 % des réponses de durabilité sont entre les mains des acheteurs. Ils sont aujourd’hui au cœur des changements de pratiques, des changements d’objectifs et de l’intégration de la RSE dans les achats.

 Il y a également la réglementation qui évolue.

Tout à fait. En France, nous avons depuis 2020 la « loi anti-gaspillage pour une économie circulaire », ou loi AGEC. En Allemagne, il existe une loi sur la due diligence. Et puis au niveau européen, le Green Deal va enjoindre les entreprises à produire de façon durable, et à communiquer aux consommateurs sur la base d’informations spécifiques. Cela dès l’exercice 2024 pour les plus grandes sociétés cotées, sur l’exercice 2025 pour les autres grandes entreprises, sur l’exercice 2026 pour les PME cotées.

Elles devront :

  • Identifier les risques. Quelle est leur nature ?
  • Mesurer les risques. Concernent-ils un fournisseur ou l’ensemble d’une filière ?
  • Remédier. Que fait-on, en tant qu’entreprise, pour régler les problèmes ?
  • Produire des reportings. Les entreprises devront d’une part expliquer à leurs investisseurs et au régulateur ce qu’elles font pour progresser d’année en année, et d’autre part donner aux consommateurs des informations réelles.

Le Green Deal concerne a priori les grandes entreprises, mais on se rend compte que les TPE et les PME ont pour clients les grandes entreprises. Elles devront donc, elles aussi, s’inscrire dans cette dynamique.

95 % des entreprises n’ont pas une connaissance fine de l’ensemble de la chaîne de valeur. Elles savent qui sont leurs fournisseurs de rang 1, de rang 2. Au-delà, cela devient souvent flou. Y a-t-il du travail forcé, de la déforestation, un impact carbone trop lourd dans la chaîne de valeur ? Avec la nouvelle réglementation européenne, elles auront pour obligation de récupérer la connaissance sur tous leurs fournisseurs, jusqu’aux champs et à la ferme si je puis dire.

Justement, quelles sont les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour placer la RSE au cœur des achats ?

Je pense qu’il faut s’appuyer sur la loi. Le Green Deal demande d’identifier, de mesurer, de remédier et de produire des reportings ? Pour cela il faut s’appuyer sur un bon outil. Et comme un bon outil seul ne suffit pas, il faut également mettre en place les bonnes personnes et les bonnes pratiques.

Ces bonnes personnes seront responsables de la cartographie de la chaîne de valeur de l’entreprise, d’identifier, au-delà des rangs 1 et 2, l’ensemble des intermédiaires. Et puis elles devront entamer le dialogue avec l’ensemble des fournisseurs, et proposer une stratégie d’amélioration dans les pratiques lorsque ce sera nécessaire. Dans la majeure partie des cas, il ne s’agit pas en effet de dire aux fournisseurs : “vous vous comportez mal, on vous fait sortir de notre chaîne de valeur.” L’idée serait plutôt de dire : “aujourd’hui, on constate qu’il y a des dysfonctionnements. On propose de vous aider, pour que le fait d’adopter ces bonnes pratiques soit quelque chose de positif pour vous autant que pour nous.”

Enfin, il s’agira de produire des reportings pour démontrer la mise en place de processus internes qui valident les objectifs, les prises de décision, et qui indiquent que ces processus sont pérennisés d’une année sur l’autre.

Comment voyez-vous l’évolution des achats à court et moyen terme sur le sujet de la RSE ?

Dans les 2 à 5 ans qui viennent, la façon dont on faisait du commerce, dont on produisait, dont on achetait, va changer du tout au tout.

Aujourd’hui, les entreprises sont perdues parce qu’elles ne savent pas par où commencer. En s’appuyant sur la réglementation, les choses vont avancer. Pour se mettre en conformité, il va y avoir des investissements à faire, financiers et humains.

Mais l’avantage de la France par rapport aux autres pays, c’est qu’elle a de l’avance. Il y a la  loi relative au devoir de vigilance adoptée dès 2017. Il y a la loi AGEC. Les entreprises françaises sont bien positionnées, certainement plus que celles d’autres pays.

Tout le monde est déjà sensible aux sujets RSE. Il n’y a plus besoin de les convaincre aujourd’hui. Ce qu’il faut, c’est acquérir un niveau de compétence en plus.

 

L’entreprise Sourcemap 

Depuis 2011, Sourcemap a pour mission d’améliorer les normes et standards des chaînes d’approvisionnement, du premier au dernier kilomètre, en fournissant la technologie dont les entreprises ont besoin pour cartographier leurs chaînes d’approvisionnement de bout en bout.

 

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