Une étude de l’ADEME confirme l’impact positif du télétravail sur l’environnement
L’Agence de la transition écologique (ADEME) s’est intéressée à l’impact du télétravail sur l’environnement. Dans une étude publiée en juillet 2020, elle a évalué l’empreinte écologique de ce “nouveau” mode de travail en quantifiant la réduction des trajets domicile-travail mais aussi ses effets rebonds. Résultat ? Une baisse notable de l’empreinte carbone des télé-travailleurs et un impact positif sur l’environnement, à condition d’être vigilant sur certains points.
Basée sur un travail bibliographique, l’étude de l’ADEME s’est voulue aussi exhaustive que possible en étudiant l’impact du télétravail sur la mobilité, en analysant les modes de vie pendant le confinement, et en évaluant la transformation des pratiques et de leur pérennité.
Les trajets domicile-travail au centre de la réduction de l’empreinte carbone
Premier constat : du point de vue environnemental, la principale vertu du télétravail est, sans surprise, la réduction des déplacements. En travaillant depuis leur domicile ou dans un coworking non loin de chez eux, les collaborateurs réduisent leurs déplacements.
L’ADEME parle d’une diminution de 69 % du volume des déplacements, et de 39 % des distances parcourues. Au-delà de la réduction du temps passé dans les embouteillages et de l’amélioration de la qualité de l’air, l’effet sur la planète qui en découle est évident.
Évaluant à 35 % la proportion des actifs qui devraient pratiquer le télétravail à l’avenir (contre 17 % avant la crise), l’ADEME estime que 3,3 millions de déplacements pourraient être évités chaque jour ouvré en France, et qu’un développement du télétravail pour les personnes l’ayant expérimenté pendant le confinement permettrait une réduction minimum de 3 300 tonnes de CO₂ aux heures de pointe un jour de semaine. Ce chiffre vertigineux est pourtant à mettre en regard d’autres paramètres.
L’importance de maîtriser les effets rebond
Lorsqu’on travaille à domicile, certes on réduit les déplacements, mais on continue de consommer de l’énergie. Au sein du foyer, les télétravailleurs font fonctionner leur équipement informatique, Internet, l’éclairage, le chauffage, et ils continuent bien sûr de se déplacer, pour partie en voiture. L’ADEME a pris en compte dans son étude ces effets rebond induits par le télétravail, qui réduisent, selon elle, de 31 % l’impact positif du télétravail sur l’environnement.
L’Agence pour la transition écologique révèle aussi que 45 % des futurs télétravailleurs en aire urbaine moyenne sont prêts à s’installer plus loin de leur lieu de travail. Les télétravailleurs à 100 % restant une minorité, le risque est alors d’allonger les trajets domicile-travail qui demeurent – deux ou trois jours par semaine par exemple – et de provoquer un étalement urbain dans les aires urbaines moyennes au profit de la voiture particulière.
Il permet par ailleurs de relocaliser les achats et les loisirs. Plutôt que de s’arrêter à l’hypermarché sur le chemin du retour après la journée de travail, les télétravailleurs optent pour des déplacements en étoile autour de leur lieu de vie, souvent à pied ou à vélo. Les commerces et les activités à proximité s’en trouvent privilégiés.
Des points de vigilance pour tous
Pour que le télétravail ait un impact réellement positif sur l’environnement, il faut veiller à bien accompagner sa mise en œuvre. Ainsi, l’ADEME recommande par exemple de privilégier le télétravail par journée (et non par demi-journée), mais aussi d’encourager le flex office (sous réserve de maîtriser ses potentiels impacts sociaux). Il est bénéfique également de multiplier les jours et les salariés en travail à distance.
Privilégier les transports en commun, le co-voiturage ou les modes de transports doux comme le vélo, la trottinette, la marche à pied est une pratique éco-responsable que chacun peut s’approprier dans la mesure de ses moyens.
Enfin, même si le travail à distance est perçu comme peu polluant, il ne faut pas oublier que la pollution numérique représente en réalité 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, et qu’il faut compter 1 g de CO₂ par minute de réunion en visioconférence. Même si cela semble peu, si chacun limite son recours à la visioconférence au strict nécessaire et utilise l’audio pour la plupart des réunions, la réduction de l’empreinte carbone de chacun n’en sera que plus grande.
Un impact positif sur le gaspillage alimentaire 20 % des personnes interrogées dans le cadre de cette étude de l’ADEME, ont déclaré avoir moins gaspillé de nourriture pendant la période de confinement. Ils sont 73 % à déclarer que le télétravail leur permettrait de conserver les habitudes alimentaires prises pendant cette période. |