Le vélotaf : nouvel allié « mobilité durable » de vos équipes
En 2018, le vélo représentait 3 % de nos trajets ; d’ici 2024, l’un des objectifs du Plan Vélo du Ministère de la Transition écologique et solidaire est de tripler ce chiffre ! Parallèlement, la « culture vélo » évolue et ce mode de transport actif séduit de plus en plus d’employés pour se rendre sur leur lieu de travail. Quelles sont les motivations de ceux qui pratique ce que l’on appelle désormais le vélotaf ? Comment cette pratique s’organise-t-elle au quotidien ? Et que mettent en place les entreprises pour faciliter ce nouveau moyen de mobilité durable ? Nous avons posé ces questions à Anne Guillemard, en charge des contenus digitaux chez Sodexo Avantages et Récompenses, et vélotafeuse convaincue.
Vous êtes vélotafeuse aujourd’hui. Qu’est-ce qui a motivé ce choix et quel était votre moyen de transport auparavant ?
Anne Guillemard : D’abord des considérations physiques, je n’arrivais pas à trouver du temps pour faire du sport. Alors je me suis posée la question de savoir comment pratiquer une activité sans pour autant devoir dégager du temps supplémentaire. La réponse : le vélo ! Il m’a donné la possibilité de transformer du temps de travail en temps actif.
Le choix du vélo est également lié à un questionnement environnemental. Prendre son vélo pour se rendre sur son lieu de travail c’est positif pour soi et c’est aussi, d’une certaine manière, la conscience de faire partie de quelque chose qui peut rendre le monde un peu meilleur. D’autant plus dans une période où les salariés sont de plus en plus en quête de sens. On ne peut pas régler la question du climat tout seul, mais choisir le vélotaf c’est faire partie d’une dynamique positive !
Quand avez-vous démarré le vélotaf ?
A.G : J’ai démarré il y a bientôt trois ans. Auparavant, je prenais ma voiture, car il y a peu de transport en commun pour me rendre sur mon lieu de travail. Il s’agit d’un trajet de 10 km. Je n’avais pas fait de vélo depuis 25 ans ! Il m’a fallu un peu d’entraînement pour parvenir à faire 20 km dans la journée. Mais j’ai l’immense chance de rouler le long de la Seine, sur un parcours plutôt plat, sans voiture. Ce qui me paraissait long et fatigant les premiers trajets a complètement changé ma vie !
Concrètement, comment cela se passe au quotidien ?
A.G : Le matin je pense à bien prendre mon kit anti-crevaison au lieu de mes clés de voiture ! Puis, démarre un trajet de 40 min avec le seul souci de ne penser qu’à soi ! Les deux premiers kilomètres sont partagés avec les voitures, puis ensuite, vient l’enthousiasme. Je m’émerveille de la nature, je profite des changements de saison.
Quand j’arrive au bureau, je peux garer mon vélo en toute sécurité dans un local à vélos très disponible. Ensuite, bien sûr, je peux faire un brin de toilette si nécessaire. Il y a toutes les installations disponibles pour se changer si besoin, et même prendre une douche.
À midi, si j’ai envie de me balader, je peux faire un petit tour de vélo. Mais l’effet collatéral de la pratique du vélo, c’est qu’on a très faim et qu’on peut bien manger si on le souhaite !
Le soir, je reprends mon vélo pour rentrer à la maison. C’est un trajet sans pression car il y a moins de contraintes horaires ou de peu d’arriver transpirant. Parfois, le trajet retour est un peu difficile au démarrage mais il suffit de quelques kilomètres pour se sentir finalement plus en forme, le corps éveillé.
Avez-vous remarqué d’autres bénéfices dans la pratique du vélo au quotidien ?
J’ai gagné du temps de plein air ! En voiture, on est beaucoup moins en contact avec son environnement. J’ai de la chance de rouler sur un itinéraire en pleine nature et bien protégé. J’ai un vélotaf de rêve !
J’ai également remarqué que je suis beaucoup moins malade. Et au-delà des bénéfices cardio-vasculaires réels, j’ai le teint plus frais !
Quelles infrastructures ou services sont proposés par votre employeur pour soutenir cette démarche de mobilité durable ?
Nous disposons d’un local à vélo, de douches et d’une conciergerie qui propose de kits de réparation. Nous sommes également régulièrement consultés par les personnes en charge du plan mobilité pour connaître nos besoins, notamment pour la mise en place d’un atelier d’auto-réparation de vélo.
Et puis nous sommes “payés” pour pédaler grâce à des « indemnités kilométriques vélo» (IKV) versées par l’employeur ! Le vrai problème se situe plutôt au niveau des aménagements urbains qui ne sont pas toujours adaptés.
Observez-vous une évolution de la pratique du vélo auprès de vos collaborateurs ?
Comme j’ai un vélo très graphique et très coloré, il fait parler quand on me croise ! C’est vrai que voir un collègue faire du vélo, cela peut faire des émules. D’ailleurs, j’ai déjà fait du co-vélotaf avec une collègue, c’est comme se balader avec une copine, sauf qu’on arrive au bureau et de bonne humeur !
Quelles bonnes pratiques pourriez-vous partager avec ceux qui souhaiteraient se mettre au vélotaf ?
Au démarrage, pour qui n’a pas roulé depuis longtemps, je conseille de s’entraîner sur de petites distances, pour remettre le corps en route puis gagner en endurance. Je conseille également de repérer son itinéraire un jour de week-end ou un jour férié pour choisir son itinéraire de vélotaf préféré. Et pour le reste, il faut choisir un vélo qui vous plaît et qui vous donne envie de monter dessus tous les matins !