Un management « Intouchables »
« Pas de bras, pas de chocolat ! », réplique avec humour Driss (Omar Sy) à Philippe (François Cluzet), tétraplégique, lui demandant une friandise dans Intouchables, le film d’Éric Toledano et Olivier Nakache sorti en salle en 2011. La réplique de Driss serait-elle déplacée, voir politiquement incorrecte ? Loin de là, expliquent trois auteurs émérites spécialistes du management, dans un article de The Conversation. L’humour serait, au contraire, une des qualités à user sans modération pour faire progresser ses collaborateurs.
Selon ces auteurs, qui comparent Driss – jeune de banlieue et aide à domicile auprès de Philippe – à un manager, et Philippe à son collaborateur, un bon dirigeant doit absolument être positif et enthousiaste : « qui a dit qu’un manager devait être terne, sinistre, voire malheureux (…) Philippe est lourdement handicapé, dans une situation on ne peut plus désolante. Et, pourtant, Driss sourit, raconte des histoires drôles, se fait plaisir ouvertement, danse ».
Ce « petit jeune de banlieue » détient en réalité les qualités du manager parfait : capacité d’écoute, de décision, de motivation… Bref un profil hors du commun qui ose et accompagne car « un manager est avant tout un être humain qui vit, incarne ce qu’il pense, ce qu’il dit ».
Ce « Second souffle » de vie apporté par Driss – titre original du livre autobiographique de Philippe Pozzo di Bogo dont est inspiré le film – permet à Philippe d’assumer son handicap, mais avec un nouvel atout : la confiance en soi.