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Sobriété énergétique : comment les entreprises peuvent se préparer à l’hiver

Le cahier du dirigeant | 25 novembre 2022
Sobriété énergétique : comment les entreprises peuvent se préparer à l’hiver

Pour prévenir les coupures cet hiver, et compenser la hausse des prix du gaz et de l’électricité, la sobriété énergétique est la clé. Guillaume Crézé, coordinateur de la cellule mobilisation des entreprises au sein de l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) nous explique pourquoi et comment mettre en œuvre des actions pour passer l’hiver plus sereinement.

Pour quelles raisons et dans quelle mesure les entreprises vont-elles devoir travailler à une plus grande sobriété énergétique cet hiver ?

Guillaume Crézé : Il y a d’abord l’enjeu de la gestion des pics et des stocks sur l’électricité et le gaz, pour parvenir à éviter les coupures cet hiver. Ces tensions possibles sur les réseaux auxquelles nous devons faire face collectivement ont des raisons inhérentes au parc électrique, et à la situation de guerre en Ukraine. Il y a aussi la hausse des coûts de l’énergie à maîtriser pour les entreprises. Pour bien gérer les pics, des outils sont mis en à disposition par GRDF et RTE : ecogaz et ecowatt. 

L’ADEME porte quant à elle deux messages : celui de l’enjeu à court terme de sécurisation des approvisionnements en énergie, et celui, plus global, de neutralité carbone en 2050, en lien avec le réchauffement climatique. Pour atteindre ce dernier, nous devons nous mettre en marche avec des projets plus long terme, et plus ambitieux.

Quels conseils l’ADEME peut-elle donner aux entreprises pour une plus grande sobriété énergétique ?

GC : L’ADEME encourage chacun à s’approprier les écogestes et à en faire des automatismes. Ce sont des petites actions simples : utiliser des lampes basse consommation pour l’éclairage et les éteindre lorsque les locaux sont inoccupés, éteindre les éclairages publicitaires dès une heure du matin, limiter le nombre d’équipements numériques et l’usage de la vidéo lors des réunions à distance, ne pas climatiser les salles serveur si les équipements peuvent supporter la chaleur, baisser le chauffage en hiver (1 degré de moins c’est 7 % d’économie sur la facture) et limiter la climatisation en été, faire des recherches de fuites lorsqu’il y a un doute, analyser les process, les utilités (compresseurs, chauffages, fours). Ces actions permettent d’avoir des effets immédiats sur la consommation d’énergie.

Il existe également la possibilité, au sein des entreprises, de réaliser un diagnostic pour identifier les postes énergivores. Cela peut se faire avec de la métrologie, peut être avec la visite d’un expert pour repérer les pratiques qui permettraient de faire des économies, et qui donnera des conseils précieux. Pour cela, il existe des offres :

  • pour les entreprises de 20 à 250 collaborateurs, Diag Eco-Flux, développé par l’ADEME avec BPIFrance, permet de faire intervenir un expert pour étudier les flux d’eau, de matières, de déchets, d’énergie. L’expert propose un plan d’action à l’entreprise et un suivi durant un an ;
  • les Chambres de commerce et de l’industrie (CCI), Chambres des métiers et de l’artisanat (CMA), Chambres d’agriculture, proposent des offres adaptées selon le type d’entreprise. Via la plateforme place des entreprises, il est possible de rentrer facilement en contact avec elles ;
  • des dispositifs pour le petit tertiaire privé avec des conseils, via le programme d’information SARE (Service d’accompagnement pour la rénovation énergétique) existent également ;
  • La Poste lance, à l’automne, le dispositif Baisse les Watts , un programme de grande ampleur destiné à sensibiliser jusqu’à 700 000 entreprises. C’est une autre manière d’avoir accès à un expert qui viendra conseiller l’entreprise.

En résumé, il y a donc des petits gestes à mettre en place, des diagnostics, et des actions possibles (avec des possibilités de financements). Enfin, la sensibilisation par l’entreprise et l’implication des salariés (avec la remontée d’informations possible, les bonnes idées, la motivation collective…) sont également importantes.

Quels seront les impacts, financiers et pour la planète, si les organisations suivent vos recommandations ?

Si les entreprises et les particuliers suivent les recommandations de l’ADEME, celles de RTE et d’autres acteurs, il y aura un gain collectif dans la prévention des coupures cet hiver. Il y aura aussi un gain sociétal et mondial important pour l’avenir.

Dans le cadre du dispositif Eco-Flux, par exemple, le gain financier moyen par an et par collaborateur est évalué à 300 euros sur des petites actions simples sur l’énergie. Il passe à 450 euros par collaborateur et par an si l’on ajoute les actions de réduction de perte sur l’eau, les déchets et les matières.

Un fabricant de plaques de plâtre avec lequel nous avons eu l’occasion d’interagir à l’ADEME, a fait une économie de 10 % en investissant sur son four de séchage. C’est l’objectif du gouvernement pour cet hiver. Cela donne un bel aperçu de l’intérêt à cibler des actions. Enfin, la réduction de l’impact climatique dans le cadre de la neutralité carbone 2050 est également là.

Ces conseils ne sont-ils pas voués à être pérennisés, à devenir des réflexes ?

Effectivement. Cela a tout lieu d’être pérenne. Je pense que si l’on modifie tous nos modes de raisonnement, en nous disant que ce qui est important, c’est l’usage, que pour un même service ou un même intérêt, on peut consommer moins d’énergie et de matières, si l’on se met dans une vision plus globale, alors tout cela est possible et nous pouvons faire éclore de nouveaux modèles économiques.

Pour plus d’éléments techniques, plus de pistes d’actions, plus d’informations sur les aides et accompagnements sur la sobriété énergétique, rendez-vous sur :  https://agirpourlatransition.ademe.fr/entreprises/sobriete-energetique-entreprises

 

ADEME

L’ADEME est un Établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) placé sous la tutelle des ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, de la Transition énergétique et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle participe à la construction des politiques nationales et locales de transition écologique. Pour cela, elle s’appuie sur ses équipes, présentes sur tout le territoire français, et sur un budget dédié à ses moyens d’intervention. Ses missions, son organisation et son fonctionnement sont fixés par le Code de l’environnement.

 

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