C’est un sujet sur lequel les services RH sont très nombreux à être d’accord : la digitalisation de la formation en entreprise est amenée à se développer. Dans une étude publiée en juin dernier par l’ANDRH et le BCG, 42 % des DRH pensent que l’une des caractéristiques des nouveaux modes de travail dans l’entreprise post-crise, et qui sera essentielle pour le développement du télétravail, est une formation plus importante des collaborateurs et des managers. Dans son baromètre 2020, Cegos rapporte que 86 % des DRH pensent que les formations vont avoir lieu davantage à distance qu’avant la crise sanitaire. Avec cette dernière, on a de fait assisté à une accélération de la digitalisation des formations. Quels besoins pour les entreprises aujourd’hui et demain ? Quelles possibilités s’offrent à elles en matière de digital learning ?

Les nouveaux besoins des entreprises pointent vers la digitalisation de la formation

Les nouveaux modes de travail mettent au jour de nouvelles envies et de nouveaux besoins dans les entreprises en matière de formation. Au plus fort de la crise de la Covid-19, une partie d’entre elles ont profité d’une baisse d’activité pour former leurs collaborateurs. Avec les confinements successifs et le télétravail, les organismes de formation se sont, eux, rapidement adaptés.

Pour partie, ceux qui n’avaient pas encore fait le pas de la digitalisation de leur catalogue de formation ont actionné le processus. Ceux qui avaient amorcé le virage ont intensifié la démarche. Quant à ceux dont c’est la spécialité, ils ont logiquement connu une activité maintenue, voire augmentée. En matière de formation, il semble peu probable que l’on revienne au monde d’avant. Le télétravail est un phénomène qui, sans être aussi généralisé qu’aujourd’hui, devrait se pérenniser. Des barrières sont tombées et de nouvelles habitudes ont été prises.

Chacun est (plus que jamais) habitué aux usages et aux outils digitaux : Zoom, Teams, Slack, pour ne citer qu’eux font partie du quotidien de beaucoup d’actifs. Chacun voit, au sein des services RH, les économies et les facilités en termes d’organisation que permettent les formations réalisées à distance (même en partie) par rapport aux formations 100 % en présentiel. Ils permettent aux collaborateurs de se former où qu’ils soient et en fonction de l’agenda de chacun.

Les différents formats de digital learning

Sur le plan de la digitalisation de la formation, les possibilités sont nombreuses :

• Les MOOC (Massive Open Online Courses), sont des cours ouverts à tous, auxquels les apprenants accèdent généralement via des plateformes. On trouve une grande variété de MOOC dans des domaines très divers. Ils mêlent apprentissage théorique, exercices pratiques, quiz… Petit bémol : on leur reproche souvent un manque d’interactions avec les formateurs et, de ce fait, un taux d’abandon important.
• Les COOC (Corporate Online Open Courses), sont des cours réservés aux collaborateurs ou futurs collaborateurs de l’entreprise, aux partenaires, prospects, clients… Ils reprennent les codes du MOOC mais sont aux couleurs de l’entreprise. Ils permettent de développer des connaissances, des compétences, de faire connaître un produit… 
• Les SPOC (Small Private Online Courses), sont des formations privées, inter ou intra-entreprises avec un nombre de places limitées. En parallèle des vidéos, des quiz, les échanges entre apprenants et ceux entre apprenants et formateurs sont encouragés. Le suivi est individualisé.
• Les SOOC (Small Online Open Courses), sont des formations ouvertes à tous mais qui, de par les thématiques pointues qui sont abordées, rassemblent un nombre restreint d’apprenants. Avec ces formations, des outils collaboratifs sont mis en place qui permettent les échanges. La dimension sociale est valorisée.
• Le micro learning, via des modules courts, permet d’accéder à la formation sur tous les supports numériques auxquels l’apprenant peut accéder. Ce dernier peut compléter son apprentissage à son rythme, dès que son agenda le lui permet.
• Le blended learning mixe distanciel et présentiel. Autrement dit, une partie des séquences sont réalisées sur un modèle traditionnel et rassemblent dans un même lieu formateur et apprenants, et des modules à distance sont réservés à d’autres séquences (avec toute la flexibilité que cela permet).
• Les serious games sont sans doute ce qui se fait de plus poussé en termes de technologies. Le but ? Apprendre en utilisant les ressorts du jeu vidéo.

Quel avenir pour la formation en présentiel ?

Si certaines compétences ou certains savoir-faire sont aujourd’hui encore difficiles à transmettre à distance et rendent incontournable le présentiel, la nouvelle vision des entreprises et des apprenants en matière de digital pourrait bien rendre ces formations en présentiel de plus en plus rares, voire exceptionnelles.