Avec la crise sanitaire de la COVID-19, l’organisation du travail a été chamboulée. Dès le mois de mars, agilité a rimé avec télétravail. Et systématiquement, les DRH ont joué un rôle déterminant dans la mise en place de celui-ci. Aujourd’hui, ils réfléchissent aux perspectives et aux enjeux liés à ce mode de réalisation du travail.

Mis en place dans l’urgence, un mode de travail qui se pérennise

À l’annonce du premier confinement lié à la crise de la COVID-19, le télétravail (lorsqu’il était possible) a été mis en place en quelques jours. Dans l’urgence il a fallu s’organiser, trouver les bons outils collaboratifs (pour gérer les chats, les visioconférences, les documents partagés…), la bonne manière de préserver l’humain aussi.

Et puis peu à peu, la nouvelle routine s’est installée. Tous ont gagné en efficacité dans des conditions exceptionnelles et souvent difficiles. Enfin, chacun s’est rendu à l’évidence : le télétravail a des bons et des mauvais côtés. Avec la COVID-19, le télétravail a surtout acquis une place dans les organisations qu’il serait dommage de lui retirer.

Les entreprises cherchent d’ailleurs aujourd’hui à pérenniser ce mode de travail plutôt qu’à le remettre en cause. Interrogés sur la question, les DRH ne sont pas à contre-courant, bien au contraire. Ils expriment à la fois leur volonté de pérenniser ce mode de travail et y voient, entre autres, une opportunité de changer les modes d’organisation au sein de l’entreprise.

Changer durablement les modes d’organisation et de management

Une enquête ANDRH / BCG a révélé qu’un quart des DRH ont mis en place des nouveaux modes de travail pendant la crise de la COVID-19 et que 85 % d’entre eux trouvent souhaitable le développement pérenne du télétravail dans leur entreprise. Ils en attendent un certain nombre de bienfaits : meilleure réponse aux attentes des collaborateurs et attractivité accrue, augmentation de la productivité, réduction de l’empreinte carbone de l’entreprise, entre autres…

Et puis selon 93 % d’entre eux, le télétravail est voué à bouleverser les pratiques managériales. Il implique en effet un management à distance la plupart du temps, où la confiance est le maître mot. Le travail en autonomie s’est développé ces derniers mois.

Il serait exclu de revenir en arrière sur ce plan. Le manager, en télétravail, doit devenir, toujours selon cette étude, une figure qui donne du sens plus qu’il ne contrôle, qui fait monter en compétences, donne du feedback, fixe des objectifs… bref un manager bienveillant.

Le rôle des DRH dans la mise en place de ce nouveau mode de travail

Évidemment, les DRH ont plus que jamais un rôle à jouer dans cette évolution. Une autre enquête sur le télétravail, réalisée il y a quelques semaines par le cabinet Willis Tower Watson (et qui révélait elle-même que 85 % des DRH prévoient de modifier leur politique en matière de télétravail), a amené Sébastien Biessy, directeur de l’activité talent, à s’exprimer sur ce point dans Focus RH : « le DRH aura à accompagner et former les équipes, et veiller à l’implémentation d’une culture d’entreprise basée sur la confiance et la délégation. Il lui faudra montrer l’exemple, et composer avec les adeptes du télétravail mais aussi ceux qui ne le sont pas. »

Dans cette interview il mettait en garde contre le risque d’un sentiment d’inégalité entre les télétravailleurs et ceux qui ne le sont pas, et contre celui d’un lien social qui se déliterait si l’entreprise n’était pas au rendez-vous pour rassembler les équipes.  

La tentation du modèle hybride

L’enquête ANDRH/BCG évoquait elle-même un certain nombre de risques anticipés par les DRH interrogés, liées aux interactions sociales et au sentiment d’appartenance, à la cohésion d’équipe, aux risques psychosociaux.

Nombreuses sont les entreprises qui consultent aujourd’hui leurs salariés sur l’instauration d’un modèle hybride. Partager son temps de travail entre travail en entreprises et télétravail, serait-ce cela l’idéal ? Les DRH sont en tout cas 60 % à envisager a minima 1 jour de télétravail par semaine pour plus de 25 % de leurs collaborateurs.

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