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La reconnaissance au travail à l’heure du télétravail : les nouveaux leviers de reconnaissance des salariés

La reconnaissance au travail à l’heure du télétravail : les nouveaux leviers de reconnaissance des salariés

Comment valoriser les salariés et donner de la reconnaissance au travail ? Comment continuer à donner du sens à l’heure où les modes de travail se digitalisent et sont en mutation ? Consultant en marketing RH, Vincent Berthelot éclaire Mieux le Mag sur les enjeux et bonnes pratiques à appliquer.

 Les modes de travail se digitalisent de plus en plus. En quoi cette digitalisation influe-t-elle sur la reconnaissance au travail ?

Les marques de reconnaissance sont souvent assez subtiles : un simple signe, un hochement de tête, une petite phrase, qui montrent aux collaborateurs et aux collègues qu’on apprécie leur travail. Avec la digitalisation et le télétravail notamment, la démarche est moins naturelle et devient presque un process. À distance, il faut forcément formaliser, ce qu’on n’avait pas l’habitude de faire sauf pendant l’entretien annuel d’appréciation, qui est très différent d’une marque de reconnaissance quasiment quotidienne.


Reconnaissance ou récompense ?

Pour Vincent Berthelot, les entreprises confondent souvent la reconnaissance et la récompense. « Patrick Bouvard expliquait la différence entre les deux termes : la récompense reste fugace là où la reconnaissance touche à la personne, à l’estime de soi. Selon l’endroit où le salarié place le curseur entre les deux, il peut développer une mentalité de mercenaire : il réalise une action pour ce que ça lui apporte. Il n’y a plus vraiment de sens. Il faut réussir à aligner la reconnaissance à des éléments qui font sens pour le salarié et le valorise dans sa sphère professionnelle afin qu’il se sente impliqué ».


Pourquoi est-il nécessaire d’adapter la manière de valoriser le travail à cette mutation ?

Pour beaucoup de managers et d’entreprises, le présentiel et l’aspect social restent plus valorisés. Or, avec cette mutation, ce n’est pas celui qui reste le plus longtemps, qui est le plus disponible, qui dit toujours oui, qui sera le mieux considéré, mais celui qui travaille de manière fiable et satisfaisante, dans les délais. C’est ce que Bertrand Duperrin appelle le delivery, le fait de produire ce qui a été demandé. On doit reconnaître le travail de chacun, avec sa réelle plus-value, sans considérer l’importance de sa présence.

Comment valoriser le travail de chacun dans ce contexte ?

Je ne crois pas aux petites réponses via des émojis, qu’on a beaucoup vus. Je pense que c’est une erreur de se dire que, puisque c’est digital, on va tout digitaliser. Valoriser le travail, c’est valoriser la personne, lui offrir des perspectives de travailler sur des dossiers plus intéressants, pouvoir se former, progresser, le reconnaître en tant que professionnel, le mettre en avant.

Ce sont des actions qui permettent à la personne d’avoir une perspective sur sa qualité professionnelle, son évolution, la variété des tâches, l’intérêt du travail. Les leviers de reconnaissance profonds n’évoluent pas.

Quels leviers de reconnaissance peuvent être utilisés ? Quelles évolutions par rapport aux leviers habituellement utilisés ?

On en revient à des éléments fondamentaux. Il faut réinclure la tâche du salarié à une globalité. Un nouveau sens n’est pas créé sous prétexte qu’on est passé en digital ou en hybridation des modes de travail. Le sens du travail doit être lié à la mission de l’entreprise. Sur la forme, les managers doivent être plus explicites sur le travail accompli et la manière dont il se relie aux objectifs de l’entreprise, pour éviter une perte de sens lorsque le salarié est loin de l’écosystème de l’entreprise. Le risque, c’est de souffrir du syndrome du hamster qui fait tourner la roue, avec une reconnaissance sous forme de miettes. Il y a une perte de sens, avec un travail effectué sans voir à quoi il est relié, et cela s’amplifie si l’entreprise ne fait pas rapidement du reporting intelligent montrant comment les tâches du salarié renforcent l’atteinte des objectifs fixés. Cela est tout à fait possible à l’heure du digital.

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