Le climat social au sein des entreprises se dégrade-t-il ?
D’après les adhérents de l’Association Nationale des DRH, « le climat social n’est pas encore tendu, mais reste fragile au regard de la gestion de l’épidémie, des adaptations successives, du pass sanitaire ou encore des fortes tensions dans le recrutement ». Toutefois avec la flambée des prix de l’énergie et les incitations du gouvernement à revaloriser les salaires, la pression s’alourdit sur les employeurs. À l’approche des négociations salariales, comment les entreprises vont-elles répondre aux attentes du gouvernement, et des salariés ?
Les salariés réclament leur part du butin !
À plusieurs reprises, le gouvernement a incité les employeurs à se montrer plus généreux. « Certains salaires, notamment dans le secteur Hôtellerie/Restauration, sont indécents et méritent une large augmentation », souligne Elisabeth Borne, la ministre du Travail. Elle propose alors que toutes les entreprises, dont les marges le permettent, versent la prime de pouvoir d’achat, dite « prime Macron ».
Aujourd’hui, d’après la récente enquête « l’Agenda social : les (D)RH ont la parole ! », 37 % des DRH concernés par la prime Macron l’ont mis en place en 2021, contre 51 % en 2019 et 58 % en 2020. Toutefois comme le précise le site servicepublic.fr, le versement de cette prime est laissé à la libre appréciation des employeurs et elle ne peut pas se substituer à « une augmentation de rémunération ». Et c’est bien d’augmentation de salaires qu’il est question !
Cela fait maintenant deux ans que les salaires sont gelés (ou presque) et les Français peinent (de plus en plus) à boucler leurs fins de mois. Un facteur aggravant pour le climat social dans les entreprises. Selon l’enquête annuelle du cabinet de conseil Deloitte sur la rémunération, le salaire est resté stable pour près d’un actif sur deux. Mais les choses vont changer en 2022 : 46 % des DRH envisagent de faire évoluer leur politique de rémunération dans les prochains mois. Un passage obligé pour les entreprises qui souhaitent garder leurs équipes !
L’évolution des politiques de rémunération portera essentiellement sur :
- La mise en place de primes sur objectifs / critères de performance ;
- La mise en place d’accords d’intéressement ;
- L’augmentation des salaires des métiers pénuriques ;
- L’augmentation des bas salaires.
Les DRH ont peur des conséquences du télétravail sur le climat social dans les entreprises
Si près de 4 000 accords ont été signés, dans 15 % des cas, toujours selon l’enquête de l’ANDRH, la mise en place du télétravail pose problème. Après des mois de confinement, les salariés ne sont pas tous prêts à revenir dans les bureaux des entreprises. 30 % d’entre elles ont d’ailleurs été confrontées à des salariés ayant déménagé et/ou revendiquant l’adaptation de leurs conditions de travail : équilibre vie professionnelle et personnelle, rééquilibrage des inégalités salariales entre les hommes et les femmes, …
S’il n’est pas toujours simple de se donner des priorités, les enjeux de la QVT (qualité de vie au travail) peuvent constituer l’un des premiers leviers de fidélité. Quant aux postes qui ne nécessitent pas une présence physique dans l’entreprise (fonctions support, comptables, ingénieurs, gestionnaires de données, etc.), les DRH devront être vigilants pour ne pas les faire disparaître de l’Hexagone.
Ainsi, dans un contexte économique et social à fleur de peau, les dirigeants de TPE/PME, et grands comptes, devront mener une politique RH performante pour recruter et fidéliser les talents !