Partout en France des entrepreneurs, des artisans d’art, des salariés indépendants se réunissent dans des espaces communs, des lieux partagés pour exercer leur activité professionnelle. Ces structures, que l’on nomme aussi « tiers-lieux », sont en passe de remodeler notre mode de travail, de vie, et le développement économique des régions. France 2 est parti à la rencontre de ces nouveaux lieux de travail où règnent lien social, émancipation et initiatives collectives. Le temps vous manque pour visionner ce reportage ? Mieux le mag vous en propose un résumé.

En 2019, l’État lance un plan visant à débloquer 45 millions d’euros sur 3 ans pour soutenir le développement de 300 tiers-lieux déjà existants. Loin d’être l’apanage des grandes villes, force est de constater que ce type de structure dynamise surtout l’économie à l’échelle locale. En voici quelques exemples : 

• Dans la campagne poitevine, l’ancienne filature de Ligugé a retrouvé un second souffle de vie grâce aux tiers-lieux. En 10 ans, le site a hébergé 30 entreprises favorisant ainsi le développement de l’économie locale. Jusque dans les années 50, une seule activité régnait sur le site. Aujourd’hui, ce sont des graphistes, des entrepreneurs en formation, des ferronniers ou encore des menuisiers qui se partagent locaux, outils, et frais de fonctionnement.

• Dès 2016, la Nouvelle-Aquitaine – qui recense aujourd’hui 285 tiers-lieux – n’a pas hésité à miser sur ces lieux-partagés avec la volonté de créer un système économique pérenne. « Tout le monde contribue financièrement au développement du dispositif. Si la région propose un système d’aide à l’amorçage, l’idée est que les tiers-lieux s’autonomisent financièrement par la suite. », témoigne Lucile Aigron, directrice générale de la coopérative des tiers-lieux de la région pionnière.

• À Saint-Pardoux, en plein cœur de la Haute-Vienne, les habitants eux-mêmes ont souhaité redynamiser leur village grâce aux tiers-lieux. En 2 ans à peine, 5 familles ont posé bagages dans ce petit village de moins de 1 000 habitants. Pour Aurélie Lefebvre, coutière, et son mari Pierre Olivier, fabricant de yourte, « ces structures sont vitales pour le village. […] Les tiers-lieux permettent de partager des savoir-faire, de faire des rencontres, de produire des objets tous ensemble.»

Les tiers-lieux permettent de concevoir le travail de manière différente, plus humaine, avec plus de proximité. C’est tout l’enjeu de ces nouvelles structures qui semblent aujourd’hui remettre en question nos modèles économiques.

En 2021, la France recense déjà 1 800 tiers-lieux.