Le management selon Star Wars
Alors que le dernier et tant attendu Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force vient de sortir dans les salles obscures, le magazine américain Forbes a relevé cinq erreurs de leadership qui pourraient bien avoir précipité la chute de l’Empire galactique… Voilà donc quelques leçons de management que nous enseigne La Guerre des Étoiles.
Concentrer le pouvoir sur quelques individus
À bien y regarder, la gestion de tout l’Empire galactique repose sur deux personnes : l’Empereur Palpatine, cerveau des opérations, et son bras droit Dark Vador, qui fait respecter les ordres de son maître par la terreur. Au fur et à mesure de la trilogie, ils consolident tout le pouvoir décisionnel pour ne dépendre que d’eux-mêmes. Cela apparaît clairement dans Un nouvel espoir lorsque le sénat galactique est dissout en faveur des gouverneurs territoriaux (les moffs) choisis par l’empereur lui-même.
Il aura finalement suffit de neutraliser les deux leaders pour que l’organisation galactique s’effondre dans les jours qui suivent. Un défaut caractéristique des Siths : dans leur quête de pouvoir personnel, ils se révèlent incapables de faire confiance à d’autres qu’eux-mêmes.
Ce qu’ils auraient dû faire : déléguer, déléguer et déléguer ! Le pouvoir et l’organisation ne doivent pas reposer sur une ou deux personnes seulement, au risque de voir toute l’entreprise s’écrouler en cas de disparition soudaine des personnes en charge. Raison pour laquelle il aurait aussi fallu prévoir un plan de succession.
Manager par la terreur
En faisant de tous les « employés » de l’Empire des pions sans pouvoir ni reconnaissance, l’empereur leur a enlevé toute volonté de s’impliquer. De plus, l’Empire a supprimé tous les repères et les valeurs (la démocratie en dissolvant le sénat, la religion en effaçant toute trace de la force) pour construire toute son « image d’entreprise » autour de la peur. Notamment par le biais de la fameuse Étoile Noire dont la puissance de feu suscite la terreur dans toute la galaxie.
Là encore, on reconnaît bien la logique des Siths pour qui le pouvoir personnel et l’intimidation sont les seuls outils dont ils pensent avoir besoin.
Ce qu’ils auraient dû faire : permettre à leurs employés de s’investir et leur apporter la reconnaissance qu’ils méritent afin d’instaurer un climat de confiance motivant. Les employés inspirés par leur patron travaillent mieux et avec plus d’enthousiasme que ceux qui travaillent par crainte des représailles.
Zéro tolérance envers l’échec
Inutile d’être un expert en techniques de management pour savoir qu’étrangler ses employés à chaque fois qu’ils vous déçoivent est une mauvaise stratégie.
Les erreurs sont inévitables – surtout dans des situations de pression. Elles sont au contraire des occasions d’apprendre et de s’améliorer. Toute décision prise de manière impulsive sera néfaste à l’ensemble de l’organisation managériale.
Par exemple, dans l’Empire contre-attaque, lorsque l’Empire cherche à détruire la base rebelle située sur Hoth, Dark Vador exécute l’amiral responsable de leur détection par l’ennemi. Son second est alors promu amiral en charge de la flotte impériale à la place du défunt, un autre officier remplace le second et ainsi de suite. Tous ces employés se retrouvent instantanément propulsés à des postes auxquels ils ne sont pas formés et doivent faire appel à des compétences qu’ils ne maîtrisent pas, et ce en pleine situation de crise.
Difficile alors de penser que cette simple action, dont l’importance est mineure dans le film, n’est pas en partie la cause de leur défaite. En développant une culture d’entreprise dans laquelle l’échec est sanctionné, Dark Vador empêche par la même occasion toute amélioration possible. Qui oserait donner son avis ou prendre une initiative en sachant qu’il risque d’être étranglé pour avoir osé faire autre chose que suivre aveuglement les ordres ?
Ce qu’ils auraient dû faire : solliciter leurs employés, qui connaissent mieux les spécificités de leur poste et les réalités du terrain, en engageant un dialogue. Répondre à une erreur uniquement par la punition supprime toute opportunité d’en tirer des leçons.
Limiter ses objectifs
L’obsession de l’Empereur Palpatine était de construire une Étoile de la mort pour mater la rébellion, puis de capturer Luke Skywalker. Si l’on transpose ces objectifs dans le monde de l’entreprise (détruire son concurrent et lui voler son meilleur employé), on se rend vite compte que ce n’est pas une stratégie qui tient la route. Quand votre seul plan nécessite que le « meilleur employé de votre concurrent » rejoigne votre entreprise de son plein gré, et que vous misez tout sur cette réussite sans prévoir d’alternative, vous êtes dans le pétrin ! En se bornant à seulement un ou deux objectifs, les risques de faire couler l’entreprise sont extrêmement élevés.
Ce qu’ils auraient dû faire : être flexible ! Il n’y a pas de meilleur moyen d’apprendre et d’avancer que de s’adapter aux situations et aux fluctuations du marché.
Ne pas tirer de leçons de ses erreurs
L’Empire a dépensé énormément de temps, de ressources et d’argent pour construire l’Étoile de la mort, qui n’aura servi qu’une fois avant sa destruction. Sans même revoir sa stratégie, l’empereur décide simplement d’en reconstruire une nouvelle ! Qui finalement sera détruite à son tour avant même d’être achevée… N’a-t-il pas pensé qu’il pourrait être intéressant d’en construire plusieurs d’une moindre taille afin d’éviter de concentrer tous ses efforts au même endroit ? Ou encore d’investir dans la recherche pour concevoir une nouvelle arme plus appropriée ?
De la même manière, l’empereur et Dark Vador sont tellement persuadés de pouvoir embrigader Luke Skywalker qu’ils poursuivent leur objectif coûte que coûte sans tenir compte de son refus catégorique. À noter que ce dernier a déclaré qu’il préférerait mourir que de rejoindre le côté obscur. Il est tout de même regrettable qu’après avoir réussi à transformer une république en dictature impériale galactique à la seule force des mots, l’Empereur Palplatine ne soit pas suffisamment sage pour revoir ses objectifs et corriger sa trajectoire en tenant compte des nouveaux éléments. Encore une fois, nous assistons là à une erreur typique des Siths.
Ce qu’ils auraient dû faire : chaque erreur est une opportunité d’apprendre. Ne pas se remettre en question entraîne un éternel recommencement et aboutit indubitablement à un échec.
« Votre Empire a besoin de VOUS »,
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