Master class sur l’engagement des collaborateurs Leçon 3
Les collaborateurs veulent un travail qui compte et compter pour leur entreprise
Réfléchissons un instant au fait que les collaborateurs aujourd’hui passent plus de la moitié de leurs heures éveillées au travail. Comme ils offrent une grande partie de leur vie aux entreprises pour lesquelles ils travaillent, ils en attendent quelque chose en retour. Ils veulent sentir que leur travail compte – tant au sein de l’entreprise qu’à l’extérieur – et qu’ils comptent pour leur entreprise
Les ressources humaines 2.0
Nous vivons actuellement un moment tout à fait passionnant dans les entreprises. Les Ressources humaines évoluent au-delà des process, des systèmes et de la hiérarchie pour commencer à adopter le concept de l’implication comme nouveau principe directeur. L’entreprise opère un virage spectaculaire vers la démocratisation. Nous assistons à la consumérisation de l’expérience RH. Parallèlement, les entreprises commencent à juste titre à s’intéresser davantage aux individus qui les font fonctionner.
Consumérisation de l’expérience collaborateur
« Quand vous arrivez dans votre hôtel, le personnel vous appelle par votre nom et sait quel type d’oreiller vous aimez ; quand vous allez dîner dans votre restaurant préféré, on vous installe à votre table habituelle », dit Mia Mends, Directrice Générale Services Avantages & Récompenses États-Unis / Inspirus de Sodexo. « C’est une sensation très agréable et les collaborateurs souhaitent ressentir la même chose. » Aujourd’hui, 80 % des dirigeants considèrent l’expérience collaborateur comme importante(1), mais 59 % ne se sentent pas encore prêts à aborder la question(2). Que peuvent faire les entreprises pour s’assurer que leurs collaborateurs sont réellement satisfaits de leur expérience ?
Un travail qui compte
Tout d’abord, les entreprises doivent miser sur la base de données la plus précieuse dont elles disposent : leurs collaborateurs. Quand Dr. Ritu Anand, vice-présidente exécutive et directrice adjointe des RH de Tata Consultancy Services (TCS), a appris à connaître ses effectifs composés à 85 % d’employés de la génération Y, elle a découvert qu’ils tenaient en priorité à ce que leur travail compte. Cette tendance s’étend bien au-delà de TCS ou de l’Inde. Selon une étude de Cone Communications, 88 % des Millennials se sentent plus épanouis au travail quand ils ont la possibilité d’avoir un impact positif sur les questions sociales et environnementales.(3) De plus, 93 % des collaborateurs de la génération Z déclarent que l’impact social d’une entreprise influence leur décision d’y travailler.(4) Dans le monde entier, les employés les plus jeunes se distinguent comme de puissants militants et agents du changement – et les entreprises doivent le prendre en compte.
« Nous sommes constamment à l’écoute de nos collaborateurs », dit Ritu Anand. Comme TCS revendique un impressionnant taux de rétention de 89 %, ce simple conseil est peut-être la clé de l’implication des collaborateurs. Ritu Anand a aussi appris que les employés de la génération Y sont en quête d’apprentissage continu et d’intégration travail-vie privée (en opposition à équilibre entre vie professionnelle et privée). Ils veulent notamment s’impliquer dans des activités bénévoles au service de la communauté. « Je suis sûre que d’autres révélations nous attendent dans les années qui viennent », ajoute-t-elle.
Les bénéfices de la reconnaissance
En fin de compte, les collaborateurs ont besoin de se sentir respectés pour être satisfaits au travail. Une étude menée auprès d’environ 20 000 employés à travers le monde a révélé que le respect est l’élément le plus important dont ils ont besoin pour s’engager et s’impliquer dans leur travail. Le fait d’être respecté en tant qu’individu revêt pour eux plus d’importance que le feedback constructif, la communication d’une vision inspirante ou même les possibilités de formation et de développement. Les collaborateurs qui se sentent respectés par leurs dirigeants sont 56 % mieux dans leur peau et en meilleure santé, 89 % plus satisfaits au travail, 10 % plus enclins à ne pas changer d’emploi et 55 % plus engagés.
De tels bénéfices en disent long. « Le renforcement positif est tellement simple : il revient à dire merci », dit Mia Mends. « Il connecte les gens avec leur travail et avec leurs collègues. C’est une forme de reconnaissance qui couvre tout le spectre de leur expérience. Une écoute authentique et une véritable implication auprès de nos collaborateurs sont non seulement de positives, mais elles fournissent aussi des informations incroyablement précieuses aux employeurs pour les aider à gérer leur entreprise plus efficacement. »
[1] Trends in Global Engagement 2017, Aon
[2] Human Capital Trends 2017, Deloitte
[3] Cone Communications, Etude sur l’implication des employés de la génération Y, 2016
[4] « Génération Z : ce que les employeurs doivent savoir », Institute for Corporate Productivity