Le télétravail en plein boom après la crise du Covid-19 ?
Si le déconfinement progressif a débuté le 11 mai, pour bon nombre d’entreprises, le retour massif au bureau ne se fera pas tout de suite. Dans les secteurs qui le pouvaient, managers et collaborateurs se sont adaptés en mettant largement en place le télétravail qui a ainsi vécu un boom. Le Gouvernement engage à poursuivre ainsi pendant la période de déconfinement. De là à imaginer que certaines entreprises pourraient questionner plus durablement leurs modes de travail et pérenniser le recours au travail à distance, il n’y a qu’un pas. Deskeo, opérateur de bureaux flexibles, a mené une série d’études sur le sujet.
Télétravail : une révolution ?
Il y a quelques semaines encore, une majorité d’entreprises n’imaginaient pas proposer le télétravail à leurs équipes Au mieux, elles l’envisageaient comme un mode de travail alternatif et ponctuel. Après deux mois de travail à la maison, les idées reçues ont laissé place au concret et le télétravail vit un boom. Une enquête menée par Deskeo auprès de 2 915 professionnels met en lumière des transformations profondes dans la manière d’envisager le télétravail.
Après deux mois de confinement, 62 % des sondés espèrent ainsi pratiquer plus souvent le télétravail. Une évolution flagrante puisque, toujours selon une étude Deskeo, 76 % des travailleurs regrettaient leur bureau au début du confinement, et 89 % n’avaient jamais pratiqué le télétravail. .
Avantage et inconvénients : quel bilan peut-on faire du recours au télétravail ?
Si l’on regarde dans le détail, les sondés sont d’abord séduits par la baisse des temps de trajet domicile-travail (38 %), par un cadre qui leur permet de mieux se concentrer (27 %) et par une organisation plus autonome (19 %). En revanche, certains manques se font sentir : l’émulation collective fait défaut (43 %), et les échanges faciles avec les collègues manquent (35 %).
Pour Frank Zorn, cofondateur de Deskeo, ces sentiments contradictoires sont révélateurs d’un besoin de travailler dans des espaces variés et confortables, comme à la maison. « Pour motiver les collaborateurs, les choix managériaux se portent souvent sur le salaire. Pourtant, le bien-être a une importance majeure. En investissant dans un mobilier adapté au type de travail effectué, l’entreprise est gagnante. Le télétravail a de l’avenir, c’est certain. Mais on peut aussi imaginer des bureaux mieux pensés, qui réunissent les forces des deux approches : travail en présentiel et télétravail ! »
La nécessité de repenser l’organisation du travail corollaire au télétravail massif.
« Parmi les partisans du télétravail, 79 % sont prêts à sacrifier leur bureau attitré dans l’entreprise, explique Frank Zorn. L’organisation du ou des lieux de travail est donc à repenser en profondeur pour les rendre de nouveau attractifs : multiplier les salles de réunion de toutes tailles, améliorer les lieux d’échanges et de vie… Les très grandes entreprises peuvent miser sur des sites moins centralisés dans les métropoles, s’appuyant une partie de la semaine sur des bureaux plus petits, davantage répartis sur le territoire. Elles peuvent mettre à profit les visioconférences. Ainsi, les temps de transport seront réduits et les collaborateurs seront gagnants en matière de bien-être, de santé et de productivité. »
La crise passée, l’entreprise devra s’adapter
Après la crise, le boom du télétravail ne sera plus une option pour une grande majorité de Français. Après le confinement, 85 % d’entre eux expriment un avis positif sur ce mode de travail. Les managers capables d’intégrer le travail à distance dans leur organisation auront ainsi une longueur d’avance lorsque il s’agira de recruter des talents, ou de conserver les meilleurs éléments.
44 % des salariés pensent pour autant que leur employeur sera contre la mise en place du télétravail pour des questions d’incompatibilité avec leur activité, de culture du présentéisme trop ancrée, de manque de confiance envers les équipes.
« C’est un changement organisationnel important qui peut freiner les initiatives, admet Frank Zorn. Le management par la performance va privilégier la flexibilité mais ce n’est pas simple à intégrer. Gestion des flux dans les espaces, choix du mobilier, assurance de la pleine sécurité… C’est la mission que relève Deskeo en accompagnant les entreprises. »