Le dispositif « Objectif télétravail » aide les TPE/PME à installer le télétravail dans la durée
Si les entreprises peuvent désormais proposer à leurs collaborateurs un retour plus régulier sur site, le télétravail est toujours largement pratiqué. Le Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion a récemment mis en place le dispositif “Objectif télétravail”, un dispositif destiné aux TPE/PME.
Un accompagnement gratuit, à destination des entreprises de moins de 250 salariés
Le recours au 100 % télétravail pour les activités qui permettent sa mise en place a été l’un des outils pour lutter contre l’épidémie liée à la Covid-19. Si cette mesure s’assouplit, elle reste un mode de travail à privilégier. Comment pérenniser ce mode de travail ? Depuis mars dernier, le Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion propose le dispositif “Objectif télétravail” qui permet aux entreprises de moins de 250 salariés de mettre en place ou de maintenir le télétravail. L’accompagnement est porté par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact). Il aide les TPE/PME à :
- repérer les activités télétravaillables avec les salariés,
- améliorer les pratiques de télétravail,
- articuler travail à distance et sur site,
- maintenir la cohésion interne,
- faciliter l’élaboration d’une charte ou d’un accord
Il s’agit d’un accompagnement gratuit. Pour en bénéficier, il faut dans un premier temps remplir le formulaire de l’ANACT pour être contacté par un expert. « Nous nous appuyons sur un réseau de consultants qui interviennent soit en accompagnant des entreprises individuellement, soit en accompagnant des collectifs d’entreprises pour s’appuyer sur du partage d’expériences entre entreprises. » explique Cindy Lemettre, chargée de mission à l’Aract Hauts-de-France.
Des fiches-conseil pour le dispositif « objectif télétravail »
Le réseau Anact-Aract a par ailleurs publié trois fiches-conseil destinées aux directions, manageurs et télétravailleurs de TPE-PME – une demande du secrétariat d’État en charge des Retraites et de la Santé au travail. Les directions y trouveront des conseils pour organiser le travail à distance, faciliter l’accès aux équipements adaptés pour leurs collaborateurs, soutenir le management, renforcer le dialogue dans l’entreprise. Les managers auront dans la fiche qui leur est destinée des clés pour clarifier leur rôle et leurs marges de manœuvre, ajuster l’organisation de leur équipe, favoriser le travail en commun, accompagner chacun de leurs collaborateurs. Enfin, les télétravailleurs trouveront des bonnes pratiques pour organiser leur cadre de travail, exprimer leurs besoins, trouver de l’aide en cas de difficulté.
3 questions à Cindy Lemettre, chargée de mission à l’Aract Hauts-de-France Quelle est la nature de l’accompagnement de l’Anact avec « Objectif télétravail » ? Cindy Lemettre : Nous accompagnons dans un premier temps la réflexion des entreprises sur les enjeux du télétravail. Nous réfléchissons avec elles aux objectifs, aux raisons de mettre en place ce mode d’organisation. Nous évoquons les ambitions de leur projet, les points de vigilance à avoir en tête… Ensuite, nous aidons ces organisations à définir les principes collectifs du télétravail : durées, manière d’organiser le télétravail collectivement, activités qui présentent (ou non) un intérêt à être réalisées à distance. Nous les aidons à regarder toutes les dimensions du télétravail en abordant les sujets des collectifs de travail, du management, les points juridiques, techniques, les outils numériques. Le but est de mettre en place cette modalité d’organisation du travail pour qu’elle amène de la performance, de la QVT, ou qu’a minima elle ne dégrade pas les conditions de travail. L’accompagnement se porte autant sur les principes collectifs, la formalisation, que sur la mise en discussion et le partage de points de vue variés sur la question du télétravail. L’aspect humain est souvent plus important que les aspects techniques. Quels types d’entreprises demandent à en bénéficier ? C.L : « Objectif télétravail » s’adresse aux TPE/PME au sens européen du terme, donc aux entreprises de moins de 250 salariés qui n’appartiennent pas à un groupe. Dans les faits, la majorité des entreprises qui demandent à bénéficier du dispositif sont des entreprises de moins de 50 salariés. Elles ont une maturité relativement faible sur le sujet du télétravail, qu’elles pratiquaient peu ou pas avant la pandémie. Pour elles, le télétravail est un changement de culture important. Elles ont en effet un management fondé sur la proximité et une culture assez forte de l’oral et du papier. Le télétravail réinterroge, chez elles et dans toutes les entreprises, les questions d’organisation et les modes de management. S’agissant des secteurs, c’est assez varié. Si nous constatons une prédominance des services, il y a aussi des entreprises du BTP, des industries qui sollicitent « objectif télétravail ». Dans toutes les entreprises, il y a une partie des activités ou une partie des métiers qui peut se réaliser à distance. Tous les secteurs d’activité sont potentiellement concernés par ce sujet. Quel retour faites-vous aujourd’hui sur le dispositif ? C.L : Les demandes ont évolué avec le temps. Après le premier confinement, des entreprises se sont très vite projetées sur la pérennisation du télétravail, car ça s’était bien passé pour elles, et qu’elles étaient prêtes. La période de crise sanitaire se poursuivant, fin 2020, nous avons eu beaucoup de demandes d’entreprises qui se questionnaient sur le télétravail. Elles n’avaient pas forcément la volonté de le pérenniser au départ, mais elles se posaient tout de même la question de le faire à terme. Actuellement, nous avons beaucoup de demandes d’entreprises qui se projettent de plus en plus vers une formalisation. Elles se rendent compte que c’est une modalité qu’il va falloir prendre en compte, pour des questions d’attractivité notamment. Elles sentent qu’il y a une demande sociale qui est là et elles ne veulent pas passer à côté de profils intéressants pour elles. |