La RSE nécessite pour les entreprises d’y consacrer du temps, de mobiliser des ressources, et de développer une vision claire de ce qui peut être mis en place dans l’organisation. Difficile alors de se lancer seul. Caroline Nicoleau, fondatrice et présidente de l’association Trésor de Nature accompagne les entreprises dans le déploiement de leur politique RSE. Entretien.

Quelles sont les demandes des entreprises en matière de RSE ?

Les entreprises veulent être plus responsables. Elles sont, comme nous tous, de plus en plus informées. Elles souhaitent une réduction de leur empreinte carbone. Elles s’intéressent de plus en plus à la QVT, entre autres. Elles ont donc cette volonté de s’améliorer, et pour cela, souvent, elles ont besoin d’aide. Accompagnement des RH, QVT, intérêt général, sécurité de l’entreprise, chaîne d’approvisionnement, gouvernance, réduction de ce qui est générateur de CO₂, entre autres, il est vrai que les sujets sont vastes. Les aides permettent souvent de se faire accompagner, de faire des investissements, d’innover. En Région PACA nous avons par exemple un dispositif qui s’appelle CEDRE, qui permet aux entreprises de bénéficier d’une subvention qui peut aller jusqu’à 50 000 euros. Avec cette subvention, les entreprises ont les moyens d’améliorer leur politique RSE.

Avez-vous senti une évolution dans les préoccupations des dirigeants et des RH ?

Oui, il y a une évolution. Il y a d’abord un constat que les clients veulent de plus en plus avoir affaire à des entreprises responsables sur le plan environnemental. Et de fait, on voit des entreprises qui produisent des produits informatiques et qui s’approvisionnent désormais en Europe plutôt qu’en Chine ou dans d’autres pays plus lointains. S’agissant de la responsabilité vis-à-vis des collaborateurs, il y a une envie de positionner chaque salarié au bon poste suivant les besoins et les valeurs de chacun. Les entreprises se préoccupent de la QVT. Elles prennent par ailleurs conscience de l’impact que peut avoir une bonne politique RSE, éventuellement un label (tel que le label LUCIE), à l’extérieur. Cela valorise l’entreprise et c’est un cercle vertueux.

Quels sont les bénéfices d’un accompagnement RSE ?

L’accompagnement est quelque chose qui est personnalisé. L’idée est en effet qu’il s’adapte aux besoins de chaque entreprise. Il commence par un diagnostic. Une fois qu’on a fait cela, on travaille à des améliorations dans tel ou tel domaine qui en a besoin. Ce peut être un accompagnement sur la sécurité (accompagnement sur le document unique par exemple), des besoins sur la QVT au niveau RH (création d’un organigramme, de documents qui permettent de mesurer le turn-over dans l’entreprise, d’un livret d’accueil, construction d’une trame d’entretien d’évaluation…). Ce peut être la mise en place d’une gouvernance responsable (typiquement recréer une charte avec la stratégie globale, mais en intégrant la QVT et la préservation de l’environnement).

Quels sont les retours des entreprises qui se font accompagner ?

Majoritairement, les entreprises veulent mettre en place des actions concrètes sur l’intérêt général. Elles veulent des actions pour l’environnement, pour la biodiversité. Lorsqu’il y a plus de 500 collaborateurs dans l’entreprise, il y a aussi l’obligation de faire le bilan carbone. Cette obligation réglementaire les engage à réduire leur empreinte carbone, à repenser leur chaîne d’approvisionnement. Éventuellement cela engage concomitamment des adaptations sur le plan RH, sur la gouvernance. Les retours sont très positifs, tout le monde est content. En interne, cela apporte du positif. Les collaborateurs se sentent valorisés et engagés lorsqu’il y a une véritable démarche RSE dans leur entreprise. Côté dirigeants et RH, on a le sentiment de sortir un instant de la production. D’avoir une prise de recul. Enfin, vis-à-vis des parties prenantes externes, des clients, cela instaure de la confiance,