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7Circles : une TPE qui ne fait pas de concessions sur la QVT

Le cahier du dirigeant | 18 mai 2017
7Circles : une TPE qui ne fait pas de concessions sur la QVT

Lancée en 2013 par deux trentenaires, Sévérin Benizri et Côme Sauvel, 7Circles est une entreprise de services accompagnant de grands groupes dans leur transformation digitale. Création d’outils collaboratifs, utilisation de Big Data, ou encore élaboration de conseils personnalisés en matière de digitalisation, autant de compétences précieuses dont dispose cette TPE française. Aujourd’hui composée d’une équipe d’une douzaine de salariés, elle a déjà séduit de grands groupes tels que Sodexo, Bouygues, Orange ou encore MSD. MIEUX a souhaité en savoir plus sur les secrets de management de cette petite entreprise spécialisée dans l’innovation digitale.

Quelles mesures avez-vous pris en faveur de la qualité de vie au travail ?

Sévérin Benizri : Selon nous, la QVT se pense à plusieurs niveaux, en commençant par le positionnement géographique du lieu de travail. En ce qui nous concerne, nous avons consciemment choisi des bureaux situés dans le centre de Paris, dans un quartier animé, le Sentier. Non seulement cela offre une diversité de choix lors des pauses déjeuner, mais aussi, nous bénéficions plus généralement d’un cadre agréable grâce à la vie du quartier. Or, il est primordial que nos bureaux soient attractifs aux yeux de nos salariés. De plus, cette situation géographique centrale a un gros avantage : la facilité d’accès en transports en commun. Simplifier l’accès aux locaux est aussi un atout de séduction selon nous.

Le bien-être des collaborateurs nécessite aussi un certain aménagement des bureaux. Nous avons donc essayé de configurer un espace de travail convivial, ainsi qu’un espace de détente. Nous organisons aussi régulièrement des temps de pause communs, comme des séances de jeux-vidéo, ou encore, nous déjeunons ensemble dès que nous le pouvons. Cela crée et renforce une dynamique de groupe d’une part, mais permet aussi d’imposer de réelles coupures dans une journée de travail d’autres part. Ce qui est d’autant plus bénéfique en termes de productivité. Nous encourageons aussi nos salariés à nous indiquer ce dont ils ont besoin au quotidien. Nous souhaitons que chaque collaborateur se sente impliqué dans cet espace de vie qu’est leur lieu de travail.

D’un point de vue plus pratique, une bonne QVT c’est aussi l’accès aux « petits plus », tels que les titres restaurants ou les chèques cadeaux. Ce sont des avantages qui ont leur importance car cela se ressent sur l’implication des salariés au quotidien. Ce sont des efforts qui font la différence. Nos collaborateurs doivent aller au travail non pas parce qu’ils s’y sentent obligés mais parce qu’ils en ont envie.

Nos collaborateurs doivent aller au travail non pas parce qu’ils s’y sentent obligés mais parce qu’ils en ont envie.

Il y a aussi tout un volet « management » qui permet d’améliorer la QVT d’après nous. Les collaborateurs doivent être épanouis dans leur travail et c’est pourquoi nous essayons d’élargir au maximum les missions assignées à chacun. Par exemple, nous donnons toujours le choix à nos collaborateurs de travailler ou non sur tel ou tel projet. Chacun peut changer de client ou de projets afin que ses missions ne soient pas trop répétitives sur le long terme. Nous tentons également d’être attentifs aux programmes de formations et de proposer des cours en adéquation avec les attentes de chacun.

Pour 7circles, la communication aussi est un pan essentiel d’une bonne QVT. En conséquences, nous favorisons les échanges au sein de l’équipe. Chacun est ainsi régulièrement invité à présenter à l’équipe les projets sur lesquels il travaille. Le développement numérique concerne une grande part de nos travaux et nous insistons pour que les développeurs puissent expliquer leur travail. Ces temps d’échanges sont précieux pour la cohésion du groupe.

Enfin, tous les trois mois en moyenne, nous effectuons des entretiens avec chaque salarié. Nous essayons ainsi de voir comment ils se projettent sur le moyen et long terme au sein de l’entreprise. Le but est d’avoir un certain nombre de feedback sur leur travail.

Quelles problématiques et difficultés avez-vous rencontrées pour mettre en place ces mesures en faveur de la QVT ?

La principale problématique, je dirais que c’est le temps. Il est difficile de trouver le temps à consacrer pour la mise en place de ces systèmes. Il faut être en permanence sur toutes ces problématiques et en parallèle assurer la bonne production de l’entreprise. C’est surtout la mise en place de ces idées qui demande beaucoup d’attention. Une fois que la machine est lancée, que l’on a trouvé un rythme, tout cela devient partie intégrante de l’entreprise. Les difficultés s’estompent.

Après, les difficultés rencontrées sont assez inégales selon les ambitions fixées. Par exemple, il n’est pas compliqué de mettre en place le système des titres-restaurant. En revanche, trouver des temps d’écoute pour chacun, et répondre à la demande de tous cela demande plus d’habileté. En effet, nous devons apporter des réponses satisfaisantes aux salariés et cela ne se fait pas sans réflexion.

Il y a aussi parfois des initiatives en faveur du bien-être des salariés que l’on ne peut hélas réaliser, notamment à cause de contraintes matérielles ou budgétaires. Par exemple, nous voulions installer une salle de douche dans les bureaux afin que chacun puisse en bénéficier après une session de sport. Or, la configuration des locaux ne nous le permettait pas… Nous avons donc dû faire une croix sur cet aménagement.

A contrario, il y a du matériel sur lequel on ne peut pas faire l’impasse car il contribue directement à des conditions de travail agréables. C’est le cas pour l’achat de matériel informatique performant. L’informatique est un des poumons de notre activité. On ne peut pas se permettre de laisser travailler nos développeurs avec du matériel qui n’est pas à la pointe de la technologie.

Enfin, face aux petits couacs de communication que nous avons pu rencontrer au début, nous avons construit un Slack (ndlr : plate-forme de communication collaborative). Un outil qui nous permet de communiquer facilement en interne. Cela crée plus de convivialité que des envois d’e-mail.

Pensez-vous qu’il est plus difficile ou au contraire plus facile d’avoir une bonne QVT lorsqu’on est une TPE ?  

À mon sens, cela est plus facile car nous avons moins de contraintes qu’une entreprise plus grande. D’un point de vue matériel, certes, nous n’avons pas les mêmes moyens qu’un grand groupe, tel qu’un Comité d’Entreprise et qui pourrait nous faciliter la tâche. En revanche, d’un point de vue humain et organisationnel cela peut parfois être plus facile : on peut très bien prendre une décision le matin et la mettre en place l’après-midi. Chose qui peut s’avérer nettement plus difficile dans un plus grand groupe.

Quels sont les effets concrets de l’amélioration de la QVT dans votre entreprise ?

Cette amélioration nous permet d’avoir des salariés impliqués et intéressés. Ils n’ont pas à se soucier de leurs conditions matérielles comme travailler dans un bureau trop sombre ou encore, travailler avec un ordinateur trop lent. Cela contribue, semble-t-il, à ce que les salariés soient plus épanouis.

Or, si les salariés sont impliqués, cela nous permet de faire du meilleur travail, d’être plus performant, de recruter d’autres salariés et… de recruter de nouveaux clients ! Nos salariés véhiculent une bonne image de notre entreprise et donnent envie à d’autres.

Dans le domaine de l’innovation, nous faisons particulièrement attention aux conditions salariales car nous avons besoin de gens très compétents et ils sont peu nombreux. C’est pourquoi nous essayons d’appliquer, à notre échelle, la philosophie du label Great Place to Work.

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