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Bonnes ou mauvaises postures au bureau, quelle démarche pour être sûr ?

Bonnes ou mauvaises postures au bureau, quelle démarche pour être sûr ?

Lorsque l’on évoque les causes de troubles musculo-squelettiques (TMS), on pense gestes répétitifs, port de lourdes charges… Bref, tout ce qui résulte d’une hyper-mobilité ou hyper sollicitation. C’est toutefois très réducteur. Les kinés voient également défiler dans leurs cabinets des personnes essentiellement victimes d’hypo-mobilité. Une situation très fréquente quand le salarié est à un poste de travail bureautique. Une chaise, un bureau, un PC et c’est parti pour 3-4 heures d’affilée sans bouger. Avec pour résultat un mal de dos récurrent, des jambes lourdes, des gestes que l’on s’interdit de peur de souffrir, etc. Olivier Decourcelle est le fondateur d’Ergos-Concept, une société de conseil et de formation en ergonomie auprès des entreprises. Il accompagne les structures soucieuses de faire de la prévention des TMS une action phare de l’organisation du travail dans les bureaux.

Quels sont les premiers signes envoyés par le corps en situation de mauvaise posture ?

 

Nous avons tous été éduqués, dès la plus tendre enfance, à ne pas bouger. Ne serait-ce qu’à l’école… Or, la perception du monde passe d’abord par la mobilité. Il est contre nature de séparer la tête du corps. Au travail, c’est pareil. Il est donc normal que le corps se rebelle !

Les premiers signaux d’alerte, dits signaux faibles, bien avant la souffrance physique, sont des sensations d’inconfort. La personne sait, ou a le sentiment, qu’elle n’adopte pas une bonne posture à son poste de travail, mais ce n’est pas pour autant qu’elle y remédie. On touche là au rapport au corps, un rapport d’ordre à la fois culturel et intime.

Certains vont continuer ainsi car pour eux tant que la douleur n’est pas intense, il n’y a pas de raison de changer quoi que ce soit et encore moins de se plaindre. D’autres ont eu la chance d’apprendre à écouter leur corps, à développer des capacités de perception de ces signaux et d’en tirer les bonnes conclusions.

Ces personnes sont dans une démarche pleine et entière de prévention, comme on l’entend parfois en ergonomie. Elles vont être en capacité de trouver des solutions pérennes pour éviter les sensations d’inconfort.

 

De quelles solutions le chef d’entreprise dispose-t-il pour prévenir les TMS de ses salariés en situation d’hypo-mobilité ?

Pour comprendre la difficulté de prévenir les TMS liées à l’hypo-mobilité, voici un exemple : à leur poste de travail, des salariés subissent quelquefois des flux d’air chaud sources d’irritation pour le corps avec risque de dilatation des veines, jambes lourdes, varices, etc.

Afin de soulager l’irritation physique ressentie, l’un d’entre eux a trouvé une position dans laquelle il se sent mieux mais qui, à long terme, s’avère elle aussi mauvaise pour son corps. Un autre, pour soulager la pression dans ses mollets et son système vasculaire, a de lui-même installé un carton sur lequel il peut faire reposer ses pieds et, si le flux d’air chaud est direct, positionné un agenda en carton pour le dévier.

Ce dernier est ce que l’on appelle en ergonomie un opérateur expert, car il a trouvé une parade efficace et salutaire à long terme, mais uniquement pour lui. Conclusion, la plupart du temps, dans les bureaux, les solutions trouvées sont soit délétères soit bonnes mais circonscrites à une personne.

Le chef d’entreprise, ou le manager, doit offrir un cadre qui libère la parole et ne pas craindre l’afflux de plaintes. Il sera au contraire surpris de voir combien les salariés sont capables d’améliorer leurs propres conditions de travail.

 

Comment y parvenir ?

Selon les contraintes du bâtiment et l’organisation de l’espace de travail, chaque entreprise est un cas particulier en termes de risques TMS. Arriver avec de grandes théories sur l’ergonomie du poste de travail, proposer des sièges ergonomiques, des bureaux à hauteur réglable, c’est très bien mais loin d’être suffisant.

Pour identifier les bonnes ou mauvaises postures dans une entreprise, il est impératif de s’appuyer sur les salariés et leurs pratiques. Pourquoi, à ce type de poste, adoptent-ils telle position ? Pourquoi il ne s’agit pas de la même adaptation, ailleurs, alors que l’environnement semble similaire ? C’est dans le « parce que » que l’on trouve des explications et parfois des solutions à dupliquer.

Quand nous intervenons dans une entreprise, notre rôle, en tant qu’ergonomes, est d’observer les journées de travail – souvent en filmant – et d’animer des séances avec les salariés pour leur faire prendre conscience de leur capacité à améliorer leur environnement de travail, démontrer que certains y parviennent déjà et que le temps est venu de partager ces bonnes pratiques, ces gestes experts.

Enfin, l’entreprise peut fournir le matériel ergonomique le plus performant, si un temps d’explication des effets bénéfiques sur la santé du bon usage de ce matériel n’est pas pris, cela n’aura servi à rien. En ergonomie, dans l’usage des outils amenés, les salariés doivent également trouver du sens.

 

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