Podcast | Génération Z et argent : une quête d’indépendance plus que de richesse
Entre crises économiques, bouleversements climatiques et révolution numérique, la Génération Z a grandi dans un monde instable. Résultat : son rapport à l’argent, au travail et à la réussite n’a plus rien de classique. Dans cet épisode du podcast Mieux, l’anthropologue Élisabeth Soulié décrypte les paradoxes et aspirations d’une génération qui fait de l’indépendance son moteur. 🎧
Un rapport à l’argent façonné par l’instabilité du monde
La Gen Z a vu défiler la crise de 2008, la pandémie, l’inflation, la précarisation du travail. Elle a appris à composer avec l’incertitude. Et cette expérience forge une vision lucide de la réalité économique : plus question de croire à l’ascenseur social. Mieux vaut apprendre à le réparer soi-même.
« Ils savent que l’ascenseur social ne fonctionne plus comme avant. Alors ils bricolent, inventent, testent d’autres voies », explique Élisabeth Soulié. Le salariat n’est plus la norme rêvée : beaucoup jonglent entre CDD, freelancing et micro-entrepreneuriat, dans une logique de pluralité des revenus.
L’argent, levier d’émancipation pour la Génération Z
Longtemps tabou, l’argent devient pour les jeunes un sujet d’échanges et d’apprentissage. Sur TikTok ou LinkedIn, on parle salaires, side hustles, épargne ou investissements. L’objectif n’est pas de « faire fortune », mais de gagner la liberté de choisir.
« L’argent, pour la Génération Z, est un marqueur d’autonomie. Ce n’est pas une fin en soi, mais un moyen de reprendre le contrôle », souligne l’anthropologue.
Fini le schéma classique CDI-crédit-pavillon : la réussite se mesure désormais à la capacité d’aligner ses choix professionnels et personnels. L’argent devient un levier d’action, pas un symbole de statut.
Responsabilité et lucidité économique : une génération pragmatique
Contrairement aux clichés, la Gen Z n’est ni dépensière ni naïve. Elle vit avec moins, mais mieux. Colocation, seconde main, bons plans, titre restaurant : tout est optimisé. L’argent rime avec système D, mais aussi avec équité.
« Demander un meilleur salaire n’est pas une preuve de matérialisme, c’est une demande de reconnaissance », rappelle Élisabeth Soulié. Pour beaucoup, la transparence et la cohérence entre effort et rémunération sont essentielles. L’argent devient un outil de justice, pas de domination.
Un nouveau rapport au travail et à la réussite
Le travail reste important, mais il n’est plus central. La Génération Z cherche des missions à impact, des environnements flexibles, des relations d’égal à égal. Le CDI à vie ne fait plus rêver : place à la mobilité, à la réorientation, à l’apprentissage continu.
Leur motivation ? Pouvoir dire non. Pouvoir partir. Pouvoir choisir. La réussite se mesure en liberté d’action plus qu’en salaire.
Ce que la Génération Z attend des entreprises
Les jeunes talents n’attendent pas seulement une rémunération juste : ils veulent de la clarté et du sens. Pour séduire la Gen Z, les entreprises doivent proposer :
- De la transparence salariale : savoir combien et pourquoi on gagne ce qu’on gagne.
- Un équilibre vie pro/vie perso réel : fini le présentéisme, place à la confiance.
- Des missions porteuses de sens : utilité, impact, cohérence éthique.
- Des perspectives d’évolution ou de réinvention : la liberté de se transformer sans tout quitter.
Et surtout, la possibilité de parler d’argent sans gêne. Parce qu’en parler, c’est déjà s’émanciper.
À retenir
- L’argent est pour la Génération Z un levier d’indépendance, pas un symbole de réussite sociale.
- Elle recherche du sens, de la transparence et de la cohérence dans sa relation au travail.
- Elle assume ses besoins sans tabou ni complexe.
- Elle invente de nouveaux modèles de revenus, de consommation et d’équilibre de vie.
- Elle attend des entreprises une relation fondée sur la confiance et la reconnaissance.
🎧 Écouter le podcast complet
Retrouvez l’épisode complet du podcast Mieux avec Élisabeth Soulié sur toutes les plateformes d’écoute. Un échange inspirant pour repenser notre rapport à l’argent, au travail et à l’indépendance – quelle que soit votre génération.
FAQ – Génération Z et rapport à l’argent
Pourquoi la Génération Z parle-t-elle autant d’argent ?
Parce qu’elle voit dans l’argent un outil d’indépendance, pas un tabou. Les jeunes générations échangent ouvertement sur les salaires, les investissements ou les revenus alternatifs, dans une logique d’émancipation et de transparence.
Comment la Génération Z perçoit-elle le travail et la rémunération ?
Le travail reste important, mais il n’est plus central. La Gen Z valorise les missions à impact, la flexibilité et la reconnaissance salariale. Pour elle, la rémunération est un moyen de garder la main sur ses choix, pas une fin en soi.
Quelles sont les attentes de la Génération Z envers les entreprises ?
Les jeunes attendent de la transparence sur les salaires, un véritable équilibre vie pro/vie perso et des perspectives d’évolution. Ils privilégient les employeurs qui reconnaissent leur engagement et partagent leurs valeurs.
La Génération Z est-elle dépensière ou prudente ?
Contrairement aux idées reçues, elle est plutôt prudente et inventive. Elle privilégie la consommation responsable, les achats de seconde main et la recherche de bons plans, sans renoncer à ses aspirations d’indépendance.

