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Il fait un procès à son entreprise pour cause… d’ennui

| 5 mai 2016
Il fait un procès à son entreprise pour cause… d’ennui

Le bore-out, ou syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui, reste encore aujourd’hui un sujet épineux. Moins connu que le burn-out, il n’est pas moins grave et aboutit généralement aux mêmes symptômes : anxiété, tristesse, dépression etc. Selon Christian Bourion, rédacteur en chef de la Revue internationale de psychosociologie :

Plus de 30 % des salariés en poste – toutes catégories confondues – sont en chômage, partiel ou total, à l’intérieur même de leur poste.

C’était le cas pour Frédéric Desnard, qui n’a pas hésité lundi à attaquer son ex-employeur, la société Interparfums, aux prud’hommes pour le premier procès pour bore-out de l’histoire.

Après quatre années de travail épanouissantes, la perte d’un client provoque des remaniements internes qui le laissent sans aucun travail. « Vous arrivez à 9 heures, 10 heures le matin… Peu importe, ils s’en fichent puisque de toutes façons ils vous payent. J’avais les achats de fournitures à faire, acheter quelques ramettes de papier et puis, voilà, j’avais fini ma journée » raconte Frédéric au micro de France inter. En tout, c’est quatre années qu’il passera à ne rien faire.

La difficulté du bore-out tient entre autre à la culpabilité que ressentent ses victimes. Comment, dans notre société actuelle, peut-on se plaindre d’être payé à ne rien faire alors que le chômage fait rage ? Ainsi, quand bien même l’employeur peut être en cause, le bore-out devient une source de mépris de soi. C’est pourquoi il est capital qu’il soit pris en compte afin de ne pas faire une habitude des métiers vide de sens.

En attendant la décision des prud’hommes, Interparfums devrait réviser son Oscar Wilde : « La reconnaissance du travail bien fait est une récompense souvent bien plus appréciée qu’un salaire. »

Écoutez l’interview complète de Frédéric Desnard sur France inter.

 

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