La raison d’être d’une entreprise ne se limite pas seulement à la recherche de profit, c’est ce que tente de réaffirmer le législateur au travers de la loi PACTE. L’article 1833 du code civil se voit désormais complété d’un nouvel alinéa : « la société est gérée dans son intérêt social, en prenant en considération les enjeux sociaux et environnementaux de son activité ». Ainsi deux ans après son vote, les entreprises tentent – comme elles le peuvent – de trouver l’énergie suffisante pour mettre le doigt sur leur véritable ADN. Comment définir la raison d’être de son entreprise quand celle-ci est optionnelle contrairement à la raison sociale ? Mais surtout comment éviter de tomber dans une énième formule « passe partout », une signature de marque ou un plan stratégique ? Mieux le Mag donne quelques pistes de réflexion aux dirigeants d’entreprise.

Faites jaillir votre feu intérieur, exprimez qui vous êtes

Pour identifier leur raison d’être, les organisations doivent se livrer à une véritable introspection, s’interroger sur leur utilité et contribution au sein de la société. Ce travail permet de définir les modèles mentaux qui gouvernent l’identité de l’organisation : respect, engagement, innovation, performance, humanité, excellence, intégrité, … 

Pour réussir à mettre des mots sur la singularité de son entreprise, il peut être intéressant de s’inspirer du concept du « tore » mis en évidence par Philippe Silberzahn, Professeur associé à l’EM Lyon, et Béatrice Rousset, Spécialiste des problématiques de transformation individuelle et collective.

Celui-ci permet aux organisations d’avoir conscience de leur point d’unité singulier pour faire jaillir leur feu intérieur, découvrir la puissance créatrice qui les nourrit.

Consultez toutes les parties prenantes

Si la raison d’être se rapproche de la vision de l’entreprise, elle va cependant plus loin. Elle permet de définir les engagements RSE de l’entreprise.

Ainsi pour la clarifier, il est nécessaire d’interroger toutes les parties prenantes de l’entreprise, qu’elles soient internes (direction, comité exécutif, conseil de gouvernance, salariés, instances représentatives du personnel) ou externes (consommateurs, investisseurs, candidats potentiels). Ces derniers interviendront dans l’équation notamment pour en vérifier l’adhésion.

Attention toutefois à ne pas trop se limiter au « faire ». La raison d’être, c’est pourquoi l’organisation existe au-delà de ses produits ou services. Elle fait écho au « Why » de Simon Sinek. 

Définir sa raison d’être revient donc à s’interroger sur la place de l’organisation ? Pourquoi a-t-elle été créée ? Qu’est ce qui la rend différente des autres ? Qu’est ce qui manquerait si elle n’existait pas ? 

Ainsi plus l’intelligence collective sera riche, plus les modèles mentaux qui gouvernent l’organisation apparaîtront. Il conviendra ensuite de leur donner du sens, de les expliquer, de les challenger, d’être à leur écoute. 

La raison d’être de l’entreprise doit correspondre à la réalité de l’organisation. Sa définition doit être vue comme une manière de remettre la stratégie au cœur de la gouvernance, d’ancrer le projet d’entreprise dans le corps social. Ainsi, la meilleure manière d’y parvenir est d’entreprendre une démarche d’introspection, de co-construction et d’intelligence collective.