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Tour d’horizon sur la formation continue

| 24 novembre 2016
Tour d’horizon sur la formation continue

La formation continue est un droit individuel inscrit dans le code du travail. Nous sommes tous concernés par les opportunités que celle-ci apporte. C’est aussi la branche du code du travail (avec le temps de travail) la plus modifiée depuis 30 ans.

Le sujet pèse lourd puisque c’est une dépense de 32 milliards d’euros par an, répartie sur une multitude d’organismes de formation aux statuts variés. Un enjeu colossal, mais savons-nous bien de quoi il s’agit ?

En clair, qu’est-ce que la formation continue ?

En France, elle peut prendre diverses modalités, mais le secteur le plus populaire est la formation professionnelle continue (FPC), instaurée en France depuis la loi du 16 juillet 1971.

Depuis cette date, le droit à la formation professionnelle continue nourrit de vastes ambitions : l’insertion professionnelle des jeunes, la promotion sociale et le perfectionnement professionnel des salariés, la formation des demandeurs d’emploi, le développement de la compétitivité des entreprises et la reconversion professionnelle.

La formation continue peut être qualifiante ou diplômante, s’effectuer en présence ou à distance. Les financements sont nombreux et peuvent être accessibles par différents types de contrats selon le profil du bénéficiaire. Le jargon est relativement indigeste, on parle de contrat de professionnalisation ou d’apprentissage, de VAE (Validation des Acquis de l’Expérience), de CIF ou de CPF (anciennement DIF)).

Du DIF au CPF, quelles sont les différences ?

Depuis le 1er janvier 2015, le DIF (Droit Individuel à la Formation) est remplacé par le CPF (Compte Personnel de Formation). Le CPF reste actif tout au long de la carrière du bénéficiaire et ce, jusqu’à la retraite, sans corrélation désormais avec son statut ou son type de contrat (CDD ou CDI). Salariés ou demandeurs d’emploi, tous bénéficient d’un compte CPF crédité selon le temps de travail effectué.

Les actifs, premiers bénéficiaires de la formation continue

La formation continue s’adresse à toutes personnes ayant quitté la formation initiale (université, écoles). Dans les faits, les premiers bénéficiaires sont les actifs du secteur privé (42%), les fonctionnaires (19%), les jeunes (24%) et les demandeurs d’emploi (14%).

Il est étonnant de constater que les personnes en recherche d’emploi bénéficient le moins de ce droit. Les cadres sont demandeurs de formations alors que les ouvriers, les agriculteurs y sont contraints. La nécessité est différente mais elle repose surtout sur un manque d’informations et une incompréhension des dispositifs existants.

Un budget de 32 milliards d’euros par an

C’est le montant consacré à la formation professionnelle continue et à l’apprentissage en 2012, selon les derniers chiffres disponibles publiés par la Dares en février 2015.

Ces 32 milliards d’euros ne correspondent pas à un budget que l’État redistribue. Il s’agit de la somme de contributions éclatées, de la part des entreprises (43%), des régions (14%), de l’État (13%), mais aussi de l’Unédic, du Pôle emploi (5%), des ménages (4,1%), et d’autres organismes (1%) comme l’Agefiph pour les personnes en situation de handicap, par exemple.

Le montant global comprend les dépenses de fonctionnement et les frais de formation (pour 61 %), mais aussi les rémunérations des stagiaires (pour 38 %) et les frais d’investissement (1 %).

Du pain béni pour les organismes de formation

5 %, c’est le taux d’augmentation du chiffre d’affaires des prestataires de formation continue en 2011, soit un chiffre d’affaire de 13 milliards d’euros réparti sur 55.000 organismes de formation.

En Allemagne, on ne compte que 4 000 organismes de formation, cette différence s’explique peut être par le peu de contrôle sur ces organismes en France. « N’importe qui peut ouvrir un organisme de formation », assure Bertrand Martinot, spécialiste du marché du travail.

Néanmoins, depuis la réforme, pour devenir une certification éligible au CPF, une formation doit obligatoirement être inscrite sur une liste gérée par le Copanef et ses représentations régionales. Un dispositif qui protège les bénéficiaires.

Quelles sont les formations les plus demandées ?

En 2014, la 1re place des demandes de formation émises par les entreprises est attribuée aux langues pour plus de 26 %, c’est ensuite le développement personnel qui suscite 10,87 % des intérêts. Dans le contexte économique actuel, les entreprises sollicitent ces formations dans l’optique de préserver la motivation et la compétitivité de leurs salariés. Et enfin, l’informatique (10,50 %) et la sécurité – qualité (sécurité incendie, prévention) (9,51 %) occupent respectivement la 3e et la 4e place des demandes de formations.

La formation continue est un droit dont il est difficile de discerner les contours. Par ailleurs, d’après une étude de 2013, 41 % des salariés disent avoir bénéficié d’une formation, mais la moitié seulement la considère comme un levier pour leur carrière professionnelle.

La formation continue reste une bulle d’oxygène qui permet de prendre du recul sur sa profession, sa carrière et pour certain, elle suscite même des vocations vers un accomplissement personnel.

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