Les démarches de QVT ne s’arrêtent pas aux murs de l’entreprise. Même lorsque les salariés sont en télétravail, elle doit veiller à leur Qualité de Vie au Travail à Domicile (QVTD). L’expérience du premier confinement a montré notamment qu’il restait du chemin à parcourir en la matière. Mieux, le média sur le monde du travail et l’expérience collaborateur, fait le point.

Lors du premier confinement, le recours au télétravail a été lancé massivement et dans l’urgence pour une très grande majorité d’entreprises.

Alors que jusque-là, seulement 7 % des salariés français télétravaillaient, près d’un tiers d’entre eux s’y sont mis pendant la crise sanitaire. 95 % des organisations l’ont pratiqué pour les salariés qui y étaient éligibles. D’ailleurs, plus de 4 postes sur 10 seraient « télétravaillables » (hors contrainte sanitaire), d’après le ministère du Travail.

Vers plus de télétravail ?

Si dans certains cas, la transition s’est faite dans la douleur, elle a été grandement facilitée par la mutation globale des modes de travail ces dernières années, par le développement d’outils performants, et par l’évolution progressive des mentalités en ce qui concerne la productivité des télétravailleurs. Enfin, pour les personnes en situation de handicap, pouvoir pratiquer le télétravail est un réel bénéfice.

Attention cependant. Le télétravail ne devient un atout pour l’entreprise et les salariés que si la réflexion accompagnant sa mise en place est menée avec une vision globale et sur le long terme, plutôt qu’en fonction des demandes individuelles ou de l’évolution de la situation sanitaire.

Parmi les bonnes pratiques : s’assurer des bonnes conditions de travail des salariés, se préoccuper de leur santé, de leur équipement, mais également de la continuité des échanges entre équipes et des interactions entre les collaborateurs. Le risque si l’on ne s’en préoccupe pas ? Impacter le bien-être au travail des salariés. C’est là que la QVTD entre en jeu.

Pourquoi mettre en place des démarches de QVTD ?

Même lorsque le salarié travaille en dehors des locaux, son bien-être doit être assuré. Si cela semble relativement simple au sein de l’entreprise (matériel adapté, confort, etc.), la démarche se complique dans le cas du télétravail. Tout le monde ne bénéficie pas des mêmes conditions de travail à domicile.

Certains ont un bureau dans une pièce séparée. D’autres travaillent dans le salon, au cœur de la vie de famille. Certains vivent bien l’isolement, d’autres moins… Il est donc primordial de veiller aux bonnes conditions de travail de tous, et éventuellement, de les adapter individuellement, selon les besoins et attentes des salariés.

Le fait d’imposer le télétravail à tous sans distinction et sans se préoccuper de la QVTD peut en effet amener une forme d’inégalité et des conditions de travail inadaptées, par exemple selon :

• la nature du poste occupé,
• les équipements disponibles à domicile,
• la situation personnelle de chacun (jeunes ayant un petit logement, parents de jeunes enfants, etc.).

L’enjeu est de taille. D’après une étude de l’ANACT effectuée suite au premier confinement, un tiers des salariés ont télétravaillé dans un lieu inadapté (salon, cuisine…). 50 % d’entre eux ont estimé avoir été plus fatigués qu’à l’accoutumée (sans lien avec la charge de travail perçue) et 48 % ont eu le sentiment de travailler plus que d’ordinaire.

L’impact est conséquent : 44 % des salariés ont été en détresse psychologique, tandis qu’un quart d’entre eux ont vu leur motivation au travail se dégrader, selon une étude du cabinet Empreinte Humaine.

Améliorer la qualité de vie au travail des télétravailleurs se présente comme le nouveau défi des employeurs, une démarche à structurer dès maintenant.