Lorsqu’on évoque l’après pandémie et les changements que celle-ci aura engagés dans le monde du travail, les interrogations et spéculations sont nombreuses. Allons-nous revenir petit à petit à l’organisation du travail telle qu’elle existait avant ? Allons-nous, à l’inverse, continuer sur un modèle 100 % télétravail ou presque ? Ou allons-nous, comme une majorité semble le penser, passer en mode travail hybride ?

La satisfaction du télétravail

Le baromètre annuel sur le télétravail de Malakoff Humanis apporte des éléments de réponse. En 2019, 30 % de salariés télétravaillaient. Après un pic à 41 % en mai 2020, le chiffre est redescendu à 31 % fin 2020. Mais qu’on ne s’y trompe pas : le nombre de jours télétravaillés, lui, a augmenté, passant de 1,6 jour par semaine à 3,6 jours. De quoi se faire une idée assez claire quant à la satisfaction, ou non, vis-à-vis du télétravail et quant à l’envie, ou pas, de continuer.

En la matière, les chiffres parlent d’eux-mêmes. La satisfaction a certes un peu baissé (passant d’un score de 8/10 en 2019 à un score de 7,2/10 fin 2020), mais elle reste forte, et 14 % des collaborateurs seulement ne souhaitent pas poursuivre le télétravail après la crise.

D’ailleurs, si la crainte est là pour une majorité de dirigeants et de collaborateurs de voir apparaître des divisions au sein des organisations, entre les personnes qui peuvent télétravailler et celles qui ne le peuvent pas, 75 % des salariés et 66 % des dirigeants pensent que le télétravail va continuer à se développer.

Le bureau toujours essentiel

Des chiffres qui encouragent au 100 % remote ? Pas si simple ! Car on l’a vu, tout au long de cette pandémie, le lien social a manqué à beaucoup de monde, sur le plan personnel mais aussi sur le plan professionnel. Toujours selon le baromètre Malakoff Humanis, 56 % des télétravailleurs se sentent plus engagés quand ils travaillent sur site, 61 % ont le sentiment d’être plus efficaces dans leur travail d’équipe, et 59 % déclarent aller au bureau en premier lieu pour partager un moment de convivialité avec leurs collègues. Oui au télétravail donc, mais aussi au travail au bureau.

Des déménagements en nombre ?

La crise a également mis au premier plan des questionnements d’ordre immobilier. Les salariés télétravailleurs ont expérimenté, pour certains, la continuité de leur travail loin des grandes villes. Pour d’autres, les limites en termes de mètres carrés se sont vite fait sentir et n’ont pas disparu. Les confinements successifs ont également donné envie à certains de passer à l’action et de déménager dans des villes plus petites, pour, entre autres, y trouver des logements plus grands, et cela quitte à changer de travail. Les recherches d’emploi en région ont augmenté de 62 %.

Côté entreprises, les évolutions rapides des modes de travail font imaginer un télétravail plus fréquent, éventuellement un avenir en flex office, donc des déménagements potentiels des sièges pour que ces derniers soient plus petits et moins onéreux.

Un avenir du travail en mode hybride ?

Alors finalement, l’avenir est-il au travail hybride ? Il semblerait que oui. La plupart des télétravailleurs souhaitent télétravailler en moyenne 2 jours par semaine. En toute logique, c’est donc bien le modèle hybride qui se profile. Un modèle laissant la possibilité à chacun, en fonction de ses tâches de la journée, des réunions prévues, ou de son organisation personnelle, de choisir entre aller au bureau pour collaborer, ou rester chez soi pour travailler au calme et être plus concentré. Le travail hybride, un idéal ? Une évolution logique en tout cas.