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Comprendre et prévenir les troubles musculosquelettiques

| 15 septembre 2016
Comprendre et prévenir les troubles musculosquelettiques

Tendinopathie, syndrome du canal carpien au poignet, épicondylite au coude, hygroma du genou… Ce « charabia » médical ne vous dit peut-être rien mais ce sont pourtant des maladies professionnelles parmi les plus fréquentes que l'on nomme troubles musculosquelettiques ou TMS.

De quoi s'agit-il ? Comment les reconnaître et comment s'en protéger ? Voici quelques explications et conseils pour vous guider.

 

Les TMS, maladie professionnelle la plus répandue

Ils représenteraient au moins 80 % des maladies professionnelles. Les TMS touchent principalement les articulations, les muscles, les nerfs et les tendons, autrement dit les « tissus mous ». Ils s'expriment par une douleur plus ou moins aiguë, une raideur et une perte de force dans la zone touchée. Le plus fréquemment : le cou, les épaules, les poignets et les genoux.

Leur cause est souvent multiple : organisation du travail, ergonomie du poste de travail, environnement et ambiance de l'entreprise… « L’accroissement des contraintes de productivité, l’intensification du travail dans un contexte de vieillissement de la population active expliquent au moins en partie l’augmentation des TMS dans la population active au cours des deux dernières décennies. » (source INRS)

Si ces maladies ne sont pas diagnostiquées et traitées à temps, elles peuvent devenir chroniques en entraîner un handicap durable. Il est donc essentiel de prendre le problème très au sérieux.

 

Quels sont les facteurs de risque ?

Comme pour toute maladie, les risques de TMS peuvent être aggravés par certains facteurs. Il arrive souvent que plusieurs d'entre eux entrent en ligne de compte dans l'apparition d'un TMS.

 

L'INRS répartie ces facteurs en 4 catégories :

Les facteurs biomécaniques sont liés aux gestes quotidiens que l'on effectue au travail. Ils concernent en majorité les professions manuelles et/ou qui demandent d'importants efforts physiques. Gestes répétitifs, port de charges lourdes, travaux minutieux… mais aussi tout simplement une mauvaise position devant son bureau peuvent causer de sérieux troubles.

Les facteurs psychosociaux : mauvaise ambiance, surcharge de travail, pression hiérarchique… Aussi appelés RPS (risques psychosociaux), ils sont au moins aussi importants à surveiller que les facteurs biomécaniques et aggravent souvent les TMS. Ils peuvent être la cause de stress et de tensions qui amplifient la douleur et compliquent la récupération même en cas de traitement.

Les facteurs organisationnels dépendent des activités du salarié et de la répartition de celles-ci. La fréquence des pauses, le temps de travail vont influer sur le risque de développer des TMS car il est nécessaire de se laisser des temps de récupération.

Les facteurs individuels sont liés aux caractéristiques intrinsèques des individus telles que l’âge, le genre ou encore l’état de santé.

 

Comment prévenir les TMS ?

Le meilleur moyen de se protéger des troubles musculosquelettiques, c'est encore de les éviter ! Pour cela, prêtez bien attention aux facteurs cités dans le paragraphe précédent et posez-vous les bonnes questions. Votre poste de travail est-il confortable et ergonomique ? L'ambiance de l'entreprise vous convient-elle ? Avez-vous de bonnes relations avec vos collègues et votre hiérarchie ? Prenez-vous assez de pauses pendant la journée ? Avez-vous des prédispositions personnelles à développer un TMS ?

Une fois les risques identifiés, il conviendra de faire ce qui est en votre pouvoir pour améliorer la situation avant que les ennuis sérieux n'arrivent. Il est important d'en parler autour de vous, à vos collègues, à vos supérieurs, à votre syndicat… Vous n'êtes sûrement pas le/la seul(e) concerné(e) ! Ces conseils de l'INRS vous aideront à établir une phase de prévention complète avec votre entreprise.

À titre personnel, vous pouvez effectuer des exercices simples qui vous aideront à relâcher les tensions musculaires une à plusieurs fois par jour. L'APSAM propose deux routines d'exercices à faire au bureau afin d’atténuer les effets négatifs du travail assis.

Sachez par ailleurs que votre employeur a l'obligation légale de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Devant l'augmentation alarmante des TMS (60 % sur ces 10 dernières années), les entreprises sont expressément invitée à améliorer leurs conditions de travail. Des aides de la sécurité sociale pouvant aller jusqu'à 50 000 euros ont même été mises en place pour les entreprises de moins de 50 salariés.

 

Que faire si vous êtes victime de TMS ?

Si vous ressentez ce type de douleurs, n'attendez pas pour consulter un médecin afin qu'il vous envoie vers le spécialiste adapté qui saura diagnostiquer votre TMS. Vous serez alors pris en charge et suivrez un traitement adéquat (séances de kinésithérapie, chiropraxie, ostéopathie, sophrologie…). Signalez-le ensuite à votre supérieur afin que vous puissiez convenir ensemble des changements à effectuer selon les recommandations des spécialistes : réduction du temps de travail, changement de poste, achat de nouveau matériel…

 

Les TMS ne sont sûrement pas un mal nouveau mais sont heureusement de plus en plus reconnus et pris aux sérieux. Indicateurs concrets de la qualité de vie au travail, ils sont aussi très coûteux (jusqu'à 52 000 € pour un cas) et néfastes à l'entreprise (absentéisme, baisse de productivité et de qualité, turn-over). Mieux vaut prévenir que guérir, certaines entreprises l'ont compris et montrent l'exemple. Pourvu que ça en inspire plus d'un !

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